Aller au contenu
Accueil » Critiques » Forspoken, le triple A incompris ou trop ambitieux ?

Forspoken, le triple A incompris ou trop ambitieux ?

Développé par Luminous Production (filiale de Square Enix), Forspoken a débarqué sur PS5 à la fin du mois de Janvier. On avait testé la démo et donné nos premières (bonnes) impressions. Maintenant qu’on est venu à bout de l’expérience, est-ce que Forspoken est le Action-RPG fantastique que l’on attendait ?

Bienvenue à Athia

On pourrait qualifier Forspoken « d’Isekai » par son scénario qui ressemble énormément au genre. 

Frey Holland, une jeune New-Yorkaise est propulsée mystérieusement dans le monde d’Athia lorsqu’elle revêt un étrange bracelet nommé Krav. Elle découvre alors un monde féerique qui tranche complètement de New-York mais qui possède lui aussi ses propres problèmes, dont elle seule détient la solution. 

Le jeu de Luminous Production prend un sacré temps avant de pleinement se lancer et c’est très certainement l’un des défauts que beaucoup lui ont reproché. On a comme l’impression que Forspoken veut en garder sous le pied mais pendant trop longtemps. C’est réellement au bout de 2h de jeu (quand même) que l’on peut commencer à s’aventurer à Athia et enfin se promener dans cet Open World.

Au niveau graphique, Forspoken surprend comme il déçoit. Les décors sont somptueux, le jeu de Luminous Production nous offre de sacrés panoramas qui combleront les fans de mode photo. Les effets visuels pètent également au visage, les sorts de Frey envoient vraiment du lourd. Par contre, certaines modélisations de visages sont très étranges (et je ne parle même pas d’un PNJ paumé). D’autant plus que certaines textures font plutôt moches. Pour un jeu AAA, c’est assez étonnant de voir ça, comme si le jeu n’avait pas été optimisé à 100%.

Capable du meilleur comme du pire

Un gameplay bien magique bien dynamique dans Forspoken

Le gros point fort de Forspoken se situe justement dans son gameplay. Pour parcourir le monde d’Athia, Frey n’a pas de monture mais utilise un pouvoir magique appelé « Parkour ». Celui-ci lui permet de courir assez vite et d’escalader dans tous les sens. Plus tard dans le jeu, on a également la possibilité d’utiliser un grappin enflammé et là, on peut carrément se prendre pour Spider-Man. On ne vous cache pas que c’est sacrément jouissif et c’est un réel plaisir de visiter les différents coins de ce nouveau monde. Surtout que le parkour progresse avec les nouvelles magies que l’on débloque.

Au niveau des combats, Forspoken régale avec ce système magique qui propose un sacré panel de sorts. Petit bémol, on prend beaucoup de temps avant de débloquer la magie de feu, j’ai aisément dû faire dans les 10h de jeu avant de l’obtenir. Ce qui peut rendre l’expérience un peu lassante quand on a déjà fait le tour avec celle de terre. Comptez au total 4 types de magies (terre, feu, eau et une un peu particulière). Cependant, seule la magie ardente est destinée au corps à corps quand les 3 autres servent de magie de jet. On a un peu l’impression de jumeler des styles assez similaires finalement. On note que c’est tout de même plaisant de switcher d’un style à l’autre afin d’effectuer des combinaisons redoutables.

Viens là sale bête

Les combats contre les boss sont bien fichus, notamment le premier qui donne directement le ton. Un peu dommage qu’ils n’aient pas tous des mécaniques propres et qu’il nous suffit de bourriner peu importe la magie pour les abattre. Il y a uniquement le boss final qui a un système qui va dans ce sens mais c’est la dernière joute en même temps.

Des personnages et un scénario sympathiques qui auraient pu être davantage creusés

Comme dit plus haut, Forspoken est une sorte d’Isekai avec un personnage principal ne comprenant pas vraiment ce qu’il lui arrive. Frey est bien plus proche de l’anti-héroïne que de l’héroïne sauveuse de la nation, même si dans les faits, c’est bien ce qu’elle réalise. Étant orpheline et ayant fréquentée les bas-fonds de New York, c’est assez logique qu’elle ne croît pas en grand-chose et soit extrêmement pessimiste. 

J’ai vu des critiques comme quoi elle était trop vulgaire, alors personnellement je peux comprendre la direction prise. J’ai fait le jeu en doublage japonais, c’est peut-être pour ça que sa vulgarité était moins choquante. Ensuite, je pense que renforcer son aspect anti-héros aurait été encore plus intéressant car là, elle a beau jouer aux égoïstes, finalement ça lui botte bien de sauver tout le monde. 

Les dialogues avec Krav, son bracelet, sont assez amusants mais par moment beaucoup trop présents. Un rien déclenche une conversation entre les deux et ça peut vite devenir épuisant.

Le monde d’Athia est plutôt grand tout en étant petit. Vu qu’il n’existe qu’une seule cité avec des villageois et que tout le reste est désertique, la sensation de grandeur est plutôt particulière. Alors certes, il y a plusieurs régions mais rien de bien dépaysant non plus.

« Il en met du temps le Uber dis donc »

Concernant le scénario, c’est du classique avec des idées plutôt intéressantes. Comme dit plus haut, le jeu prend énormément de temps à démarrer puis s’accélère d’un coup, on nous révèle le plot twist et hop c’est fini. Compter dans les 20-25h pour venir à bout de l’histoire principale et beaucoup plus pour tout faire. Des questions restent sans réponses hélas et la fin du jeu fait quelque peu retomber toute la tension comme si ce n’était pas si important au final.

Forspoken, un bon Action RPG mais pas suffisant vu la hype

Quand on joue à Forspoken, on a l’impression d’avoir dans les mains un jeu dont l’ambition était complétement folle mais qui fut douché par des problèmes divers dont n’aurons jamais réellement connaissance. On sent que le jeu a été bâclé à la hâte pour pouvoir enfin sortir (il a connu de nombreux reports) et certains éléments font froncer les sourcils pour un triple A.

Cependant, la création de Luminous Production demeure une excellente expérience vidéoludique pour les fans du genre. Si vous aimé les open world à la inFamous avec des effets visuels qui vous fracturent la rétine, Forspoken saura aisément vous séduire. Surtout qu’il propose un gameplay jouissif qui nous fait défiler les heures de jeu sans compter. Cependant, il faudra se montrer patient et savourer tranquillement le périple de Frey à Athia. Tout en sachant faire abstractions de certains défauts qui vous sauteront aux yeux.

« Toujours en gardav, à NYC comme à Athia »

Les points positifs de Forspoken :

  • Un gameplay bien dynamique avec de nombreux sorts.
  • Une durée de vie conséquente avec une bonne replay value si vous voulez touuuut faire.
  • Des décors éblouissants et des effets visuels qui déchirent la rétine.
  • Temps de chargement inexistant.

Les points négatifs :

  • L’histoire prend énormément de temps avant de démarrer.
  • Un scénario simple qui aurait pu se montrer diablement plus efficace.
  • Les dialogues entre Frey et Krav beaucoup trop présents.