Après un bon remake de Resident Evil 2, Capcom a sorti le remake du 3ème épisode que beaucoup de fans attendaient. Hélas, celui-ci est moins bien réussi que son prédécesseur. On débriefe.
De retour à Raccoon City avec Jill Valentine
Resident Evil 2 était le premier remake avec le RE Engine, moteur graphique qui n’a de cesse de montrer les prouesses dont il est capable. Exit les plans fixes et bienvenue à la caméra à la 3ème personne, redesign des héros Léon et Claire ainsi que de certains ennemis (ex : Mr X). Même si ce remake zappait quelques passages du jeu originel, il était très réussi et inspirait la crainte d’un bon Resident Evil.
Dans le 3, on retrouve donc Jill Valentine du premier opus de la saga. Les même lifting et procédés sont donc apportés à ce remake (relooking des personnages, RE Engine, etc). Le souci, c’est que quasiment tout est repris du remake du 2. Mêmes zombies, le commissariat est de retour (bon on y reste pas longtemps), et on retrouve des animations très similaires.
Il y a quand même du nouveau au bestiaire comme le Hunter. La grosse nouveauté de cet opus est l’ajout d’une esquive (habilité qui existait justement dans le jeu d’origine). Car oui, il n’est plus possible d’utiliser le couteau ou une grenade pour se défaire d’un zombie trop tactile. Le couteau devient d’ailleurs indestructible mais il est moins puissant. Il sert essentiellement à briser des caisses et révéler des ennemis qui feignent la mort.
RE3 est accompagné d’un jeu multijoueur, Resident Evil Resistance. Un mode de jeu 4 vs 1 où des survivants doivent lutter contre un Mastermind. On reviendra sur Resistance plus tard.
STAAAAARS
L’une de mes grosses déceptions avec ce RE3 est tout bonnement Némésis. Et oui, l’antagoniste principal de cet épisode, l’un des chouchous des fans avec Albert Wesker et le G-Birkin, est raté. Capcom le teasait comme étant 130x plus flippant que Mr.X dans le Remake du 2… Bah non.
Dans RE2, on était nombreux à avoir transpiré en entendant les grosses bottes du Tyrant sur le parquet du commissariat. Notre façon d’avancer influait en plus sur notre traque. Quand on courait, il nous détectait de suite, si on marchait doucement, il ne nous trouvait pas. De quoi vraiment être en stress.
Némésis, il est drôle durant les premières heures et ça s’arrête là. Surtout qu’il n’est pas très fort, une grenade ou 3-4 balles bien placées suffisent à le faire mettre genoux à terre. Donc quand on le voit, bah ça va, il est gérable. Oui il peut bondir, courir et frappe quand même assez fort, mais hormis ça…c’est tout.
Le pire, une fois les 2h de jeu passées, le Némésis disparaît complètement de notre traque. J’entends certains dire « mais on l’affronte plus tard quand même ». Oui, mais uniquement en combat de boss les amis, le personnage ne nous chasse plus comme au début du jeu.
En fait, il perd réellement de toute sa saveur quand il passe à sa seconde forme. Forme qui en passant, n’existe pas dans le jeu de 1999. Adieu le Némésis qu’on adore avec un lance-roquette et place à un xénomorphe tout pété… Capcom ajoute une forme pas franchement utile mais retire le Némésis torse nu avec toutes les tentacules…
Un remake pas à la hauteur de l’original ?
Alors oui, RE3 est super beau grâce son moteur graphique. L’esquive rajoute pas mal de dynamisme au gameplay et les premières heures de jeu sont excellentes (quand Némésis nous traque quoi). Capcom manie toujours aussi bien la mise en scène et ça pète dans tous les sens. En même temps, Jun Takeuchi qui est l’un des maîtres du genre et fidèle de la maison, officie comme Producteur Exécutif, il n’y a pas de hasard.
Mais quand on est un puriste de la licence, beeeen, on ressort avec un goût amer de l’expérience. D’autant plus que ce remake est extrêmement court, 6-7h seulement en prenant tout son temps. Le jeu n’offre pas non plus une très bonne replay value, il y a la collection des statues de Mr.Charlie, mais sinon… Ne comptez pas trop sur Resistance pour allonger la durée de vie.
Les fanas de speedrun vont pouvoir quant à eux s’amuser à battre des records. Notamment avec la boutique qui donne accès à des compétences qui facilitent grandement l’exercice (coucou le bazooka infini).
Je pense que Capcom aurait mieux fait de sortir Resident Evil 3 comme un gros DLC du précédent volet. Là, le sortir comme un nouveau jeu alors qu’il reprend tout de son prédécesseur, ça passe moyen surtout si on le paye au prix fort. Ceux qui ont fait l’épisode d’origine pourront être déçus, avec de nombreux passages qui sont passés à la trappe. Ça reste un bon jeu, mais pas le remake que l’on attendait hélas.
Le multijoueur qui se casse les dents, Resident Evil Resistance
Je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans la tête des équipes de développement. Peut-être tout simplement que le créateur japonais veut tester des choses et profite du nom Resident Evil pour avoir le plus de données ? En tout cas, Resistance est un échec total.
Très certainement qu’il devait servir à allonger la durée de vie du jeu de base. Mais ce multi supplémentaire est tellement peu réussi que je n’ai pas dépassé les 2h. En fait, Resistance est une sorte de copie low cost de Dead by Daylight de Behaviour Interactive dans l’univers de RE. Le pire, c’est que sur le papier ce n’est pas mal, mais in-game, c’est une toute autre histoire.
On retrouve donc une palette de survivant, passant par Valérie qui peut soigner ses amis, Samuel le boxeur de service ou encore Martin le poseur de piège. De l’autre côté, le Mastermind a accès à un deck de créatures à sa disposition dont une super créature comme le Tyran ou le G-Birkin.
Là où ça coince, c’est que le Mastermind est vraiment super puissant et les survivants, ben c’est pas la folie. Si on joue avec des amis et qu’on a un bon esprit d’équipe, ça peut encore le faire. Mais c’est raaaarement le cas. Les mouvements des survivants sont lourds, les compétences pas toujours des plus efficaces et la cerise sur le gâteau, les quêtes sont toujours les mêmes.
Trouver des pièces, buter un zombie puissant et briser des bio cœurs. Après, 4-5 parties, croyez-moi que la redondance se fait très vite sentir. En plus les maps à disposition, seulement 4, ne sont pas géniales et ne reflètent en rien l’esprit de la saga.
Le côté RPG aurait pu être intéressant, mais la montée de niveau est tellement lente avec des sessions de jeu pénibles que je n’ai pas été très curieux des compétences additionnelles. On verra si les mises à jour futures améliorent la qualité du jeu.
Les points forts de ce Resident Evil 3 Remake :
- C’est beau, le RE Engine fait toujours autant de merveilles.
- Une mise en scène aux petits oignons qui ferait pâlir Hollywood.
- Némésis dans sa première forme.
- L’esquive qui rajoute pas mal de dynamismes.
Les points faibles :
- Bien trop court.
- Une replay value quasi inexistante.
- Des passages du jeu d’origine aux abonnés absents.
- Le mode multi Resistance rapidement oublié.