Berserk, Ubel Blatt, Oneira, Ragna Crimson… J’aime la Dark Fantasy et je vous propose de découvrir un nouveau manga du genre : THE BUGLE CALL !
tHE BUGLE CALL, tome 1 :
Comme sa couverture ne le laisse que très peu sous entendre, THE BUGLE CALL est bel et bien un manga de dark-fantasy. Et je reconnais qu’au premier coup d’oeil, je n’aurais clairement pas parié sur ce titre… Pourtant, j’ai adoré !
Pour accueillir ce titre dans son catalogue, Ki-oon a opté pour un kit presse. Ce dernier se présente sous la forme d’un coffre. On y retrouve le tome 1, un porte clé en bois en forme de clairon, un stand en bois également, un dossier de presse ainsi qu’une tasse en bois. En ce qui concerne le livre en lui-même, c’est un beau bébé de 224 pages. S’il ne présente pas de pages couleurs, le papier est de bonne qualité, épais et sans transparence.
Luka, orphelin recueilli par le chef d’un groupe de mercenaires, n’est pas comme les autres : une branche pousse sur son crâne et il peut voir les sons, matérialisés par des traits de lumière… Le seul à lui parler sans crainte est son père adoptif, aussi fin stratège qu’impitoyable au combat. À 14 ans, Luka a déjà vu assez d’horreurs pour une vie. En tant que clairon, il est de tous les affrontements, transmettant les ordres via son instrument. En réalité, il n’a qu’une envie : échapper à ce quotidien fait de violence pour devenir musicien…
Seulement, la bataille qui s’annonce pourrait être sa dernière : cette fois, il doit prendre les armes… et surtout, parmi ses opposants se trouvent d’autres “branchus” dotés de divers pouvoirs surnaturels ! Ils font un massacre dans les rangs de Luka, et ce dernier, blessé, se saisit d’un clairon pour sonner la retraite… C’est alors que son véritable pouvoir se dévoile et évite une déroute complète à ses alliés.
On notera tout de même que Ki-oon le publie dans sa collection seinen alors qu’au Japon, le titre paraît dans un magazine shonen.
Devenir ménestrel dans l’univers de BERSERK…!
Si THE BUGLE CALL possède tous les éléments d’un récit de dark-fantasy classique, il parvient tout de même à se démarquer grâce à des concepts qui lui sont propres. Ainsi, à la violence exacerbée et l’ambiance mortifère s’ajoutent les Branchus. Ces êtres aux cornes végétales possèdent des pouvoirs qui varient d’un individu à l’autre. Évidemment, cela fait d’eux des atouts majeurs dans la géopolitique de ce monde.
Au delà de ça, la toile de fond est riche. Il est question de neuf tours, et de deux en particulier : les Tours Maitresses. Elles apparaissent comme un enjeu important dans cet univers pour les ressources qu’elles recèlent. Cette idée de vestiges d’une ancienne civilisation sème le doute dans la chronologie à la manière de Berserk. L’oeuvre introduit également un pontificat et un culte lié… Il n’y a pas à dire, c’est hyper immersif !
Univers : 5/5
Sur cette base solide, THE BUGLE CALL introduit un conflit entre l’état pontifical et le royaume d’Erin. Au beau milieu des batailles, on découvre Luka. Du haut de ses 14 ans, il est clairon d’un groupe de mercenaire. On suit donc les batailles les batailles du point de vue d’une personne qui n’y participe pas : un choix surprenant ! Et ça l’est d’autant plus quand on sait que Luka rêve d’être musicien. C’est une autre originalité du titre et ce qui lui permet de se démarquer un peu plus.
Le rythme est effréné, et il se passe énormément de choses dans ce volume 1. Mais je retiendrai surtout la volonté de montrer l’interdépendance des différents postes d’une armée. L’histoire fait la part belle à la stratégie militaire ! Et si des éléments peuvent ressembler à des raccourcis scénaristiques au premier abord, Mozuku Sora s’arrange pour les justifier; rendant l’ensemble captivant. Un petit coup de coeur pour moi !
Scénario : 4/5
Mais si le tome 1 de THE BUGLE CALL est aussi prenant, c’est aussi grâce à son protagoniste. Luka est un personnage aussi touchant que fascinant. J’ai particulièrement apprécié le dilemme qui le tiraille. La guerre le dégoûte, seule la musique l’intéresse. Mais sa musique est indissociable de la guerre. Cet aspect musical détonne dans ce genre de récit, ce contre-courant est nécessairement clivant.
Ce tome 1 introduit d’autres personnages mais ils ne bénéficient que d’un court développement, pour ceux qui y ont droit. Cependant, grâce à leur design soigné ou à leurs capacités, certains parviennent à nous marquer. Côté antagonistes, on nous introduit l’empire d’Erin et le Branchu « à la Couronne de Fleurs ». Tous deux restent pour l’instant très nébuleux et si ça semble manichéen à ce niveau, quelque chose me dit que ce conflit sera plus complexe !
Personnages : 4/5
Enfin, si on s’intéresse aux visuels de THE BUGLE CALL, ils sont vraiment agréables à découvrir. Le travail d’ambiance est à saluer. On ressent les affres de la guerre à travers les paysages dévastés mais aussi les expressions des personnages. Tout cela donne du corps à cet univers. Les character-design sont réussis, mon favori étant celui de Zoé. Le trait présente peut-être quelques approximations mais c’est vraiment pour chipoter.
Le plus marquant pour moi restera la manifestation des pouvoirs de Luka. L’idée de voir les sons pouvait paraître complexe sur le papier, la représentation maîtrisée fait que c’est une réussite et un point fort du titre. Higoro Toumori montre également qu’il est à l’aise aussi bien dans les batailles rangées que dans les duels en alternant entre des doubles pages époustouflantes et des pages au découpage plus dynamique.
Visuels : 4/5
THE BUGLE CALL, en résumé :
💎 Les points forts :
- Un univers de dark-fantasy réussi et immersif.
- Un protagoniste auquel on peut s’attacher.
- Des concepts propres à l’oeuvre qui intriguent.
- Un dessin détaillé et très inspiré dans la mise en scène.
- Un récit rythmé et prenant.
🪨 Les points faibles :
- Un parti pris qui peut se révéler clivant.
Note globale : 17/20
Si vous souhaitez découvrir le titre, un extrait est disponible sur le site de Ki-oon !