On continue les review des animés sous-côtés de 2022 avec une critique de The Eminence in Shadow ! Voici mon avis !
Après Time Shadows, Call of the Night ou Akiba Maid War… Il est temps de mettre la lumière sur l’ombre…!
Au départ, Kage no Jitsuryokusha ni Naritakute! (Titre VO) est un web novel de Daisuke Aizawa. Le roman paraît depuis 2018 sur le site Shōsetsuka ni Narō.
Par la suite, Enterbrain publia le titre au format light novel avec des illustrations de Tōzai. 5 tomes sont parus au Japon, mais aucun n’est parvenu jusqu’à nous. La série est toujours en cours.
Sous son apparence de lycéen sans histoire, Cid Kagenou aspire pour autant à devenir celui qui tirera les ficelles au sein des plus grandes organisations secrètes. Malheureusement, un tragique accident de la route l’empêche de réaliser son dessein. Pourtant, à son réveil, il découvre qu’il s’est réincarné dans la peau d’un homme dirigeant une véritable société secrète, Shadow Garden, qui lutte contre le culte de Diabolos. Bien décidé à prendre son rôle au sérieux, il est fin prêt à recruter des membres afin mettre à profit son ingéniosité à l’encontre des forces du mal.
Depuis décembre 2018, une adaptation en manga paraît dans le magazine Comp Ace de l’éditeur Kadokawa Shoten. Elle est produite par Anri Sakano et compte 10 tomes au Japon. 7 tomes sont disponibles en France aux éditions Doki-Doki.
Puis, en 2021, on a appris que le titre serait adapté en anime ! 20 épisodes sont sortis, et ils sont à retrouver sur ADN. Une VF a récemment été annoncée, quasiment en même temps que la saison 2 !
HE… IS… ALL… RANGE… ATOMIC !
L’histoire de The Eminence in Shadow prend pour base les clichés du genre isekai tensei, mais elle entend les détourner à but parodique. Ainsi, on découvre Cid qui a tout du chūnibyō, cet adolescent qui s’invente une vie imaginaire et affirme posséder des pouvoirs. Justicier autoproclamé, il meurt en se jetant sous un camion et se réincarne dans un monde de fantasy. L’oeuvre s’inscrit donc pleinement dans le genre isekai tensei.
Là où elle déroge à la règle, c’est que Cid projette d’incarner « l’éminence de l’ombre », une entité qui tire les ficelles en coulisses, qui n’est finalement Il est ainsi à l’origine de la création de l’organisation Shadow Garden – son harem – et manipule son monde dans l’ombre. L’objectif de Cid est simple : il veut être le plus fort sans que personne le sache, et… C’est tout.
Au delà de ça, on suit une machination qui s’imbrique étrangement bien dans les fantasmes de notre adolescent, sans pour autant qu’on comprenne pourquoi. Il vous sera donc nécessaire de débrancher votre cerveau pour apprécier l’oeuvre. Autre bémol, j’ai eu du mal à me repérer dans le chronologie de l’histoire. Les va-et-vient étaient assez confus. Je reconnais cependant que l’anime propose des moments vraiment grisant, digne des délires qu’on a tous pu avoir dans notre enfance. La série reste ainsi un excellent divertissement !
Scénario : 3,5/5
Du point de vue des visuels, THE EMINENCE IN SHADOW s’inscrit dans les standards des anime saisonniers. Ainsi, la majeure partie du temps, l’animation est correcte sans être transcendante. En revanche, les réalisateurs ont su tirer profit des spécificités de l’histoire, à savoir les combats expéditifs qui impliquent Cid. En effet, sur ces courtes confrontations, on peut dire qu’ils ont mis le paquet. C’est super fluide, assez audacieux sur la mise en scène, et la direction artistique fait l’objet d’un soin tout particulier. Ainsi, on aura tendance à retenir ces fulgurances et l’anime laisse donc un bon souvenir.
Le travail sur les character-design est correct, avec une quantité honnête de détails. Les décors et arrière-plans sont eux aussi bien travaillés et permettent une bonne immersion dans cet univers de fantasy.
Du côté de la bande-son, les compositions accompagnent bien chacune des séquences. Cependant, il n’y a guère que le moment du piano, avec la sonate au Clair de Lune de Beethoven qui m’a vraiment marqué.
En revanche, les comédiens de doublage ont fait un excellent travail, et notamment celui qui prête sa voix à Cid ! Et comment ne pas parler des « I AM ATOMIC » ? La reverb abusive est totalement kitsch, mais encore une fois, c’est pleinement dans l’idée du fantasme d’un chūnibyō. J’ai adoré ces passages.
Visuels et sons : 4/5
En ce qui concerne les personnages, THE EMINENCE IN SHADOW se démarque par son protagoniste. En effet, j’ai trouvé Cid plutôt intéressant et original. Pour lui, cette nouvelle vie est un rêve, il pense être en mesure de faire tout ce qu’il veut, de manipuler tout le monde de la manière dont il le souhaite. Il se dégage de lui une certaine confiance, mais aussi une insouciance, comme si pour lui, tout cela n’était un jeu. Cependant, on voit bien que ses actions ont des conséquences sur le monde dans lequel il évolue désormais. Je pense cependant que cela aurait pu être mieux exploité.
Parmi les rôles secondaires Alexia, Iris, ou même Rose, même si c’est dans une moindre mesure, ont un développement correct. Mais on ne peut pas en dire autant des membres de Shadow Garden. Le harem de Cid est sans substance ni consistance, et sert uniquement le scénario en apportant une aide à Cid. Finalement, ce ne sont que des raccourcis scénaristiques personnifiés. Alpha et Bêta sont celles qui ont le plus de temps d’écran, et en cela elle se démarquent, mais c’est tout. On ne retient pas les autres et leurs noms, génériques au possible, n’aident pas non plus. En revanche, pour les amateurs de waifu, vous trouverez obligatoirement votre compte !
Personnages : 3/5
Comme mentionné au début de cette critique, THE EMINENCE IN SHADOW est pensé comme une parodie d’un isekai tensei. Cependant, après visionnage de ces 20 épisodes, je me suis rendu compte que la parodie n’était pas si évidente que cela. En effet, j’ai trouvé que la série se prenait les pieds dans le tapis de ce qu’elle était censée faire. L’anime prends les clichés mais au lieu de les détourner, il semble les prendre au sérieux. En étant premier degré, il devient ce qu’il souhaitait caricaturer. C’est ainsi un bon exemple de la loi de Poe, qui dit que, sans indication de la part du créateur, il est impossible de différencier la réalité du second degré. Le propos de l’auteur est donc on ne peut moins clair sur ce point.
Néanmoins, le titre saura vous faire sourire à mon avis. Plusieurs gags sont bien trouvés, comme les noms de certains personnages (bravo la traduction), les allusions basses du front ou encore les phrases en anglais pour donner plus de cringe que de style. Cependant, j’ai trouvé qu’il y avait tout de même un problème de dosage. Certaines mécaniques se répètent et finalement on se retrouve avec un humour redondant. Plus qu’une parodie au sens strict, je dirais que cet anime est une comédie isekai tensei, qui se moque gentiment du genre auquel elle appartient.
Parodie : 3,5/5
THE EMINENCE IN SHADOW, en résumé :
THE EMINENCE IN SHADOW se veut être une parodie du genre isekai tensei. À ce titre, on retrouve donc des codes de ce type d’histoire (coucou Truck-kun); ainsi qu’un humour basé sur la dérision et SURTOUT le cringe.
Cid Kagenō, un chūnibiyō, a l’occasion de réaliser l’un de ses plus grands fantasmes : devenir celui qui manipule l’ensemble du monde, dans l’ombre. Cet objectif, aussi simple que flou, se mêle à l’histoire, tout aussi nébuleuse, d’un monde de fantasy.
Si Cid/Shadow crève l’écran, on ne peut pas en dire autant du harem qui l’accompagne. Shadow Garden est ainsi aussi creux qu’agréable à l’oeil. Alexia et Iris remontent un peu le niveau du casting.
Au delà de ça, j’ai trouvé que l’anime avait du mal à gérer ce ton satirique. L’histoire se prend trop au sérieux pour réussir ce qu’elle prétend faire. C’est donc un peu décevant. Mais tout n’est pas à jeter pour autant.
Visuellement, le titre tire son épingle du jeu grâce à une réalisation intelligente tirant profit des spécificités du récit d’origine. Ainsi, les combats expéditifs bénéficient de séquences d’animation fluides, audacieuses et avec une direction artistique inventive. C’est jouissif !
Autre gros point fort de l’anime, selon moi, c’est la bande-son. Les OST sont certes correctes, mais je retiens surtout la qualité du doublage ! J’ai également adoré les effets sonores, en particulier sur le I AM ATOMIC. Un tel niveau de ringardise, ça relève du génie !!
Pour ma part, et malgré tous ces défauts, je reconnais que ce fut un agréable visionnage. C’était marrant, c’était grisant… Peut-être mon plus gros plaisir coupable de cette année 2022 !