Il y a de cela quelques jours déjà, Toriyama, l’auteur de Dragon Ball, annonçait que Gohan était plus puissant que n’importe qui. Mais suite à cette nouvelle, je commence à m’interroger fortement sur la pertinence de la puissance dans Dragon Ball. Je parle surtout des puissances chiffrées, et des rapports de forces entre les différents personnages. Un débat qui fait rage parmi la commu, et qui pour moi, est assez vain et peu pertinent. Attention, cette analyse de la puissance est personnelle ! Et comprendra bien évidemment des spoilers sur Dragon Ball Z et Super.
En effet, la puissance dans Dragon Ball est un sacré remue ménage. Entre les rapports de force avec un trop grand écart, des puissances qui atteignent très vite des chiffres hallucinants, ou même le fait qu’on ne peut que spéculer sur la force de combat des personnages après Namek, car elles ne sont pas chiffrées… Sans compter le fait qu’aucune source n’est sûre, pas même le manga, qui n’est pas très clair dans ses chiffres parfois. Et qui comme dit plus haut, n’en utilise carrément plus après l’arc Namek.
Dragon Ball et les puissances en hausse constante et indécente
Pourtant, une partie de la commu de fans continue à vouloir absolument calculer la puissance des personnages. Et ce sans aucune source fiable sur laquelle s’appuyer. Alors même que la notion de puissance devient bien plus spirituelle et symbolique après Namek. De plus, si les chiffres étaient restés, on aurait très vite atteint des chiffres hallucinants, qui n’ont aucun sens. A base de dizaine de millions, voire plus rien qu’avec la transformation Super Saiyan 2.
A mes yeux, la puissance dans Dragon Ball atteint déjà des paliers qui n’ont aucun sens ou qui se développent trop vite dès le début de DBZ. On passe d’un Goku à seulement 400 unités qui augmente déjà jusqu’à environ 8000 unités contre Nappa. Sans compter ensuite les Kaiokens qui doublent, triplent, quadruplent sa puissance. Puis ensuite sur Namek, on atteint déjà les 180 000 rapidement en forme normale, et sûrement les 500 000 ou 1 million, on ne sait pas vraiment, en Super Saiyan 1.
La puissance augmente trop vite, de manière trop exponentielle. C’est rendu encore plus complexe et difficile à prédire avec l’astuce scénaristique des Saiyans qui augmentent en puissance dès qu’ils frôlent la mort. Oui, oui, il est bien question d’un raccourci scénaristique, car cela permet de sauter des entraînements et faire gagner de manière simple et rapide de la puissance aux Saiyans. Même s’il y a une limite à cette méthode, sinon Végéta l’aurait utilisé tous les jours. Mais Goku qui atteint déjà le niveau de Freezer forme finale juste en ayant frôlé la mort, alors qu’il était sûrement bien en dessous avant, bon…
Les incohérences de puissance entre transformations
Toriyama a en plus utilisé, certes intelligemment, des transformations en établissant une règle simple : chaque transformation est plus puissante que la précédente. Pourtant… Il est dur d’établir des chiffres, et les transformations se compliquent vite. Si bien qu’au final, même la transformation précédente semble parfois plus puissante que celle d’après.
En effet, avec l’arc Cell, on apprend que le Super Saiyan 1 a encore de la puissance a offrir. Et qui n’était pas à son maximum sur Namek. En plus, dès le début de l’arc Cyborgs, on nous dit que Végéta est plus puissant que Goku, alors même qu’ils maîtrisent tous les deux le SS1. Et avec de l’entraînement, on voit que Végéta et Trunks maîtrisent une deuxième forme de SS1. Ce n’est pas encore le SS2, mais elle est plus puissante que la forme de base de SS1. Et Goku et Gohan atteignent le palier de puissance maximale de SS1 sans utiliser les formes de Végéta et Trunks.
N’oublions pas Goten et Trunks enfants qui, dans l’arc Buu, maîtrisent déjà le SS1 (plus tôt que tous les autres saiyans donc). Et juste avec cette forme, ils semblent déjà dépasser la puissance qu’avaient tous les autres avec la même forme à leurs débuts. Voire même, semble dépasser le niveau actuel de la forme SS1 de Goku, Gohan et Végéta. Bref, on s’y perd encore plus avec le nombre de formes et de puissances possibles au sein même d’une transformation.
Dragon Ball Super et le problème des transformations
Et ne parlons pas de Dragon Ball Super (en animé), qui rajoute encore plus de transformations Saiyans hasardeuses, dont la puissance est encore plus dure à déterminer. Surtout que la forme Super Saiyan God par exemple, n’est presque plus utilisée après le Super Saiyan Blue. Et que cette dernière transformation paraît parfois supérieur aux autres, mais aussi parfois égale en termes de puissance. Les différentes transformations sont devenues très floues et incohérentes avec Dragon Ball Super.
Là où dans DBZ, les règles étaient tout de même plus simples : Super Saiyan 3 > Super Saiyan 2> Super Saiyan 1> forme normale. Dans Super, on a parfois Super Saiyan Blue > Super Saiyan 2 = Super Saiyan 1 par exemple. Une maladresse qui était déjà présente dans l’arc Buu d’ailleurs. Même si le Super Saiyan 3 avait l’excuse de gaspiller énormément d’énergie pour ne pas être tout le temps utilisé, il est perturbant de voir que le Super Saiyan 1 semble suffire pour presque rivaliser avec la dernière forme de Buu.
Une autre illustration parfaite est le combat Hit VS Goku dans Super. Alors que Vegeta en Super Saiyan Blue échoue lamentablement face à Hit, Goku rivalise dès le début avec son adversaire avec sa forme normale. Alors que sa vitesse est meilleur en SSB, et que Hit est capable d’arrêter le temps et possède une force similaire à un SSB. Selon la logique, Goku n’aurait jamais pu rivaliser avec Hit sous sa forme normale. La différence entre Goku non transformé et Hit devrait être de quelques millions si on suit les règles de DBZ. De plus, quand Goku utilise enfin le SSB, pas beaucoup de changement, il ne paraît pas plus fort.
Les concepts de fusions et assimilations
Et que dire du concept de fusion ou d’assimilation ? Ces concepts là sont encore plus flous et quasi impossible à calculer, si certains veulent le faire. Car pour le coup, si on peut au moins spéculer sur les chiffres de toute autre forme, ici on n’a aucune idée de s’il faut additionner ou multiplier la puissance des deux personnages. Et si c’est une multiplication, de combien ? Par exemple, Piccolo a le droit à deux assimilations dans l’histoire, le petit veinard. La première avec Nail, le plus puissant guerrier de Namek, et la deuxième avec Kami-sama, son alter ego. Ces deux assimilations posent déjà problème entre elles. En effet Kami-sama est déjà moins puissant que tout le monde, même Krilin et compagnie, dès l’arc Saiyan.
Pourtant l’assimilation de Kami-sama semble plus bénéfique que Nail, alors que ce dernier est beaucoup plus puissant. C’est peut être différent étant donné que Piccolo en assimilant Kami-sama, redevient enfin un super guerrier complet ? On ne sait pas vraiment où réside la différence. On sait d’ailleurs que en assimilant Kami-sama, Piccolo devient le plus puissant des Guerriers Z pendant un temps. Il atteint un niveau au-dessus du Super Saiyan, un « Super Namek », d’après le manga. Si bien qu’il peut rivaliser avec les cyborgs. Ce qui nous interroge sur l’augmentation et la multiplication de sa puissance de base. Est ce par la puissance de Kami-sama, ou par un nombre au pif, genre 20, 30 ou 50 ? Aucune règle spécifique n’existe dans l’oeuvre, on ne pourra peut être jamais le savoir.
Au delà de l’assimilation, la puissance d’une fusion est sans pareille. Pour ne pas dire complètement abusée. Ainsi, on se retrouve avec Gotenks, la fusion entre Goten et Trunks enfant, d’une puissance démesurée. Cette fusion est déjà capable de se transformer en Super Saiyan 3, et semble déjà mieux la maîtriser que Goku, la seule autre personne capable de prendre cette forme. C’est un peu aberrant selon moi, surtout que ça reste des enfants, et que Gohan n’était pas capable d’autant au même âge. Et pareil que l’assimilation, on ne possède aucune information sur le fonctionnement réelle de la puissance d’une fusion.
Pour conclure…
Le système de puissance chiffrée était bien pratique dans les débuts de Dragon Ball Z, et même assez unique. Nous pouvions précisément suivre l’évolution des forces des différents personnages et apprécier à juste titre les différences de niveaux. Mais cela s’est très vite érodé, quand les puissances ont atteint la centaine de milliers d’unités, difficilement représentable et réaliste humainement. Selon moi, après l’arc Namek, il n’est donc plus pertinent de chercher à calculer la puissance des personnages. Hausse rapide et abusive, incohérence ou facilité scénaristique, manque d’information, et juste l’inexistence de puissance chiffrées.
A mes yeux, le système de puissance de Dragon Ball est devenue une véritable épine dans le pied. Toriyama lui même semble s’en être rendu compte et s’en est très vite éloigné. Les fans ne semble pourtant pas penser la même chose et sont restés très attachés à ce système. Si bien que moults débats ont lieu pour définir ses puissances. Et que certains s’amusent même à le transposer à d’autres mangas et animés.
Dans tout les cas, que vous décidiez ou non de débattre et calculer la puissance, ne soyez pas trop dépendant du système chiffré. Et ne soyez sûr de rien puisque l’on manque d’informations précises. Sans oublier que d’autres points rentrent parfois en compte, comme l’endurance, la vitesse ou la sagacité. On peut évoquer par exemple Gotenks qui semble plus puissant que Buu. Mais qui par manque de maturité, ne le bat pas. Ou Trunks qui sous sa 3ème forme de SS1 est plus puissant que Cell 2ème forme, mais perd son combat à cause de ses muscles qui réduisent sa vitesse (ce que Goku a bien compris).
Dans tout les cas, libre à vous d’analyser ou non cet oeuvre culte et intemporelle qu’est Dragon Ball. La puissance n’a en réalité que peu d’importance face à toute la richesse de cet univers, et face à ces combats et personnages incroyables. N’oubliez pas que vous pouvez d’ailleurs retrouver ces derniers, Piccolo et Gohan en tête, dans le prochain film Dragon Ball Super: Super Hero, qui sortira à l’été 2022 en France.