Aujourd’hui, j’ai décidé de vous présenter un autre sérieux prétendant au titre de meilleur animé de 2020: Dorohedoro. Oui oui, déjà ! Je vais vous expliquer pourquoi !
Edit: vous pourrez découvrir Dorohedoro sur Netflix dès le 28 mai 2020!
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Dorohedoro est un manga de Q Hayashida. Ce dernier parut entre 2000 et 2018 dans le magazine Monthly Ikki puis dans le magazine Hibana de Shogakukan. On vous parlait d’ailleurs du chapitre spécial à paraître.
Voici donc de quoi parle Dorohedoro:
Kaiman est un jeune homme dont le visage a été transformé en lézard suite à un sortilège. En compagnie de Nikaido sa jeune amie, il se lance à la poursuite du mage venu “de l’autre côté” qui lui a lancé ce sort afin de se venger. Mais les choses ne sont pas aussi simples car En, le chef des mages est bien décidé à en finir avec ce lézard qui massacre ses mages et qui n’est pas sensible à leur magie. Aussi il lance à ses trousses, des tueurs : …
Source: manga-news
J’aborderais ici, sans spoil, la première saison de l’animé! Celle-ci compte 12 épisodes et sera suivie de 6 OAV!
Pour la production, il s’agit des studios MAPPA.
Côté diffusion, c’est Netflix qui diffuse Dorohedoro au Japon… Mais toujours rien a signaler en France. Espérons que la série suive le même chemin que Beastars et qu’elle soit disponible bientôt sur le serveur français de Netflix.
I) L’univers de Dorohedoro
Dorohedoro c’est d’abord un univers tout à fait particulier. Brut, sans foi ni réelle loi. Les notions de Bien et de Mal s’entrelacent à un tel point qu’on ne les distingue plus.
Dans ce monde presque réaliste par son absence de manichéisme, sont présents deux populations: Les mages et les non-mages.
Ces derniers habitent la « ville » d’Hole, une ruine à mi-chemin entre un dépotoir et un bidonville.
Les mages quant à eux habitent une autre réalité, semblable aux Enfers. Ils peuvent d’ailleurs passer d’une réalité à l’autre grâce à des portes.
Qui dit mage, dit magie. Et la magie dans Dorohedoro c’est un concept assez vaste, voire vague. Si elle prend à chaque fois la forme d’une poussière, de fumée; chaque mage possède une magie qui lui est propre.
C’est d’ailleurs ce qui frappe: la diversité de la magie. Elle peut prendre à peu près toutes les formes: de la magie de résurrection bien badass, à celle permettant de transformer les gens en nourriture. Et parfois les deux s’allient… Oui oui. Préparer de la nourriture pour ressusciter des gens… C’est ça Dorohedoro, c’est complètement barré!
Et évidemment, deux populations aussi différentes l’une de l’autre entraînent forcément des conflits et des différends. Ce qui semble régaler une troisième population, beaucoup plus mystérieuse… Celle des Diables.
II) Son esthétique
Mais cet univers, aussi particulier soit-il ne serait rien s’il n’avait pas une esthétique propre. Enfin pour le coup, elle n’est clairement pas propre! Dorohedoro met en scène des bâtiments détruits, des hôtels miteux, des restaurants crasseux.
Vous l’aurez compris, tout y est très noir, glauque, presque malsain.
Et logiquement, les habitants sont tout aussi infréquentables que la ville où ils vivent. Gorges tranchées, effusion de sang, tripes et entrailles à l’air libre, et ce, sans aucune censure évidemment! (Merci Netflix)
Les personnages sont aussi très représentatifs de cette esthétique singulière. Kaiman évidemment, mais aussi Shin ou encore En, voire Johnson.
Je dois avouer que décrire tout cela uniquement avec des images est assez difficile, elles ne rendent pas bien compte de cette esthétique si particulière et immersive. Peut-être que ce trailer lui rendra un peu plus justice:
Cependant, même si l’animé est plutôt bon là dessus, il reste à des lieues du manga. Q Hayashida possède un trait tout à fait extraordinaire lorsqu’il s’agit de dégager une ambiance particulièrement « sale ». Mais j’y reviendrais plus tard.
III) Son intrigue
Maintenant que le décor est planté, que l’ambiance est posée, passons à ce qui vous intéresse le plus: de quoi ça parle?
Vous avez évidemment eu un aperçu avec le synopsis, et c’est déjà très étrange… Un homme à la recherche de celui qui l’a transformé en crocodile…
Mais ça ne s’arrête pas à ça! Vous avez pu le voir dans le trailer ci-dessus, Kaiman possède à l’intérieur de sa bouche, un humain. C’est ce dernier qui lui permet de savoir si la personne « mangée » est le mage l’ayant transformé ou non. Complètement barré je vous dis. Mais qui est-il? Que fait-il dans la bouche de Kaiman?
Finalement, ce n’est pas juste une intrigue what the fuck, c’est bien plus que ça. Dorohedoro nous présente une histoire vraiment bien ficelée. Tout est très bien pensé, et le mage en question, celui qui a transformé Kaiman est plus proche que ce que tout le monde pense… Mais est-ce vraiment si simple?
Entre l’amnésie de Kaiman et le mystère que représente Nikaido, Q Hayashida nous offre des intrigues qui se rejoignent, s’entrecoupent. Chaque personnage possède la sienne, qui avance peu à peu au cours des 12 épisodes.
Des intrigues dont les acteurs sont les mêmes mais du fait des différents point de vue sont perçus totalement différemment. C’est vraiment génial d’avoir un animé qui présente un tel scénario.
IV) Sa galerie de personnages
Dans Dorohedoro, il y a une règle (régie par un contrat d’ailleurs, encore quelque chose de super bien pensé) qui impose des binômes.
Plus que des personnages, ce sont des relations qui sont représentées dans Dorohedoro.
Kaiman et Nikaido, les protagonistes sont très complémentaires. Tous deux sont des personnages très forts, avec un passé bien défini (bien qu’encore plein de mystères). Leur relation est cohérente, aussi complexe que sincère.
Ils sont très attachants, et je dois avouer que j’étais presque peiné de les quitter à la fin du 12ème épisode.
Mais les personnages secondaires ne sont pas en reste.
Shin et Noi ont une relation tout aussi travaillée que celle entre Kaiman et Nikaido. Leurs passés sont également bien développés. Presque plus que nos protagonistes d’ailleurs.
On peut également parler d’En, lui aussi bénéficiant d’un passé bien décrit; du docteur, même de Johnson, ou de Fujita. Tous sont bien construits, et bénéficient d’un vrai développement. Mais celle qui apporte le plus, ça reste Ebisu. Véritable ressort comique de l’histoire, je pense qu’elle vous fera rire, au moins sourire.
Peut-être l’aurez-vous remarqué… Mais je n’ai pas parlé d’antagoniste. En effet, et c’est une des autres qualités de Dorohedoro. Il n’y a ni gentil ni méchant. Simplement des personnages ayant des intérêts qui sont amenés à se confronter. Et bien souvent, on a du mal à prendre réellement le parti de l’un d’eux. Tous ont leurs raisons d’agir comme ils le font.
V) Sa bande-son
Et pour finir, parlons de la bande-son. Eh oui, même la bande-son de cet animé est géniale! Pour le coup, je pense que des vidéos seront plus parlantes que de longs pavés, alors voilà:
L’opening déjà, complètement fou, psychédélique:
Je vous mets juste ici une playlist avec les OST du manga:
Je n’ai pas parlé de l’animation, car elle m’a un peu moins marqué, mais en y réfléchissant cette dernière est de très bonne qualité. C’est, avec Beastars, l’une des meilleurs utilisations de la CGI que j’ai pu voir. D’ailleurs, elle est tellement réussie qu’on en vient à l’oublier!
Pour conclure sur Dorohedoro
Eh bien c’est un super animé. Je n’ai vraiment rien à redire dessus. Que ce soit sur la direction artistique, sur l’histoire ou sur les musiques… Vraiment c’est un excellent animé. Il peut aisément faire concurrence à mon chouchou Eizouken pour le titre d’animé de l’année 2020! (Merci à toi Hans de m’avoir bourré le crâne pour commencer cet animé).
Je pense qu’il plaira à un plus grand nombre d’entres vous d’ailleurs, plus de combat, plus de violence, qu’Eizouken.
Cependant après avoir regardé et fait quelques recherches pour vous le présenter, je dois avouer que j’ai bien envie de me lancer dans le manga… Qui me semble encore mieux que l’animé! Encore plus sale, encore plus sombre, et avec encore plus d’identité!
Soyez curieux, lancez vous aussi dans le manga!