Je vous avais présenté mon avis sur le premier épisode de Gleipnir début avril, il est maintenant temps d’en dresser un petit bilan!
Pour rappel, les 13 épisodes de Gleipnir sont disponibles sur Wakanim. Je vous remets le trailer de cette saison:
Shûichi Kagaya, un lycéen jusqu’ici sans histoires devient subitement capable de se transformer en un gigantesque « monstre » aux capacités hors normes. Il sauve ainsi la vie de Claire coincée dans une maison en feu. Mais Claire découvre son secret et également qu’elle a la possibilité de se faufiler, par le biais d’une fermeture éclair, dans la mascotte incarnée par Shuîchi. Et si Shuîchi n’était pas le seul dans ce cas !? Qu’est-ce qui attend ces deux lycéens désormais liés par le destin !? Leur plus grand combat est sur le point de commencer !! Ne faisons plus qu’un… à la vie, à la mort !
Gleipnir nous raconte la quête de deux adolescents, à la recherche de « médailles » qui permettent d’exaucer des voeux si on les rapport à l’extraterrestre qui les a laissées tomber. Eh oui, ça ne s’invente pas!
Passons maintenant au bilan de cette saison! Garanti sans spoiler évidemment.
Gleipnir, le studio PINE JAM a-t-il fait le taff?
Alors pour la faire courte, oui, PINE JAM nous a proposé un travail plus que correct. Maintenant pour étayer un peu le propos, abordons plusieurs points:
La bande-son:
Commençons par le début, l’opening. Celui-ci est très sympa je trouve, et assez représentatif de l’ambiance de la série de Sun Takeda.
Les OST sont vraiment bonnes, on retrouve un peu de tout en terme d’ambiance et elles sont pertinentes avec l’action.
L’ending quant à lui est un peu plus sombre, plus symbolique aussi. Et représente bien la dimension introspective que l’animé nous présente.
Globalement, c’est donc une bande-son plus que correcte et surtout cohérente avec l’animé qui nous est proposée. Pour ceux que ça intéresse, elle est signée y0c1e.
La réalisation et l’animation
Le studio PINE JAM n’est pas de ceux qui sont très connus ou qui ont marqué par leur animation de qualité. En effet, il s’agit d’un jeune studio fondé en 2015 et dont les productions se sont fait plutôt discrètes. Mais avec Gleipnir, les choses pourraient bien changer!
En effet, Gleipnir frappe fort, très fort.
La réalisation est vraiment jolie, les designs sont très propres et globalement l’esthétique est plutôt bien travaillée. L’animation est fluide et dans les combats elle devient vraiment impressionnante. J’avais noté ce point dans le premier épisode, mais j’étais loin de penser que ce serait aussi épique!
Vraiment les combats sont époustouflants dans cet animé!
Mais passons plutôt au fond de l’animé, ce qu’il raconte !
Gleipnir, ecchi harem ou plus que ça?
Fanservice ou représentation des désirs adolescents?
Si il y a un point qui peut marquer et/ou déranger, c’est bien les allusions sexuelles et les situations « petite-culotte » chères à nos amis Japonais.
Alors oui, les premiers épisodes sont forts en sous-texte et situations tendancieuses. D’ailleurs, les suivants aussi, bien que ça devienne un peu plus rare à mesure des épisodes.
Mais alors, est-on face à du fanservice abusif ou non?
Pour ma part, je pense que oui, il s’agit bien de fanservice… MAIS! Je pense aussi qu’il n’est pas si abusif. En effet, il fait partie intégrante de l’histoire, elle se déroulerait bien différemment sans ce dernier.
Et comme je l’avais pressenti dans le premier épisode, le « fanservice » est en lien étroit avec la nature même des protagonistes. Ce sont des adolescents. À ce titre, leurs corps changent, leurs désirs s’affinent révélant bien souvent un instinct presque bestial qui sommeille en eux. Vous l’aurez compris, à mon sens Gleipnir peut être lu comme une métaphore de la puberté, du passage à l’âge adulte.
Et ça va même plus loin, puisque certaines scènes sont carrément représentatives d’une première fois, d’un acte sexuel.
Finalement, si le fanservice peut paraître dérangeant, il n’en reste pas moins cohérent avec l’histoire et je dirai même judicieux. C’est selon moi une bonne utilisation du fanservice.
(À noter cependant, de rares moments de fanservice inutiles ont tout de même pointé le bout de leur nez, ou de leur tentacules…)
Identité, introspection… Evangelion??
En plus d’aborder les changements « sexuels » de l’adolescence, j’ai eu l’impression que Gleipnir essayait de nous présenter les changements « psychologiques » qui les accompagnent.
Les représentations des personnages changent, leur perception d’eux-même et des autres évoluent. Et pour moi, c’est pleinement symbolisé par les transformations, les pouvoirs que les chercheurs de médaille obtiennent. L’extraterrestre le dit, il s’agit de la manifestation de leur identité profonde, de leur idéal.
On notera d’ailleurs l’aspect très Cronenberg des transformations.
Également, cela passe par des phases de questionnement, d’hésitation, de rejet aussi. Shûichi incarne totalement cet aspect introspectif.
Ce qui, combiné à la métaphore sexuelle, n’est pas sans rappeler Shinji de Neon Genesis Evangelion. À beaucoup d’égards, Shûichi et lui se ressemblent. Ce sont deux personnages très antipathiques. Mais Shûichi finira par se détacher petit à petit de cet archétype tout au long de la saison.
Cette recherche de lui même est en plus appuyée par la découverte d’un passé oublié, qu’il ne se connaissait pas. Et c’est selon moi le point le plus intéressant de cet animé, l’évolution de son personnage principal.
Claire, la deuxième protagoniste n’est pas en reste, elle aussi évolue. Et, bien qu’ayant un caractère plus fort et déterminé que Shûichi, elle n’en est pas moins fragile. Son personnage permettra d’aborder d’autres problématiques de l’adolescence: les tendances suicidaires, la recherche de sa place et d’autres que je vous laisse découvrir.
Gleipnir, on attend la suite?
J’ai vraiment adoré cet animé. C’est pour moi la vraie surprise de la saison. C’est beau, c’est propre, c’est dynamique. L’histoire est intriguante, pleine de mystères et bien construite. Il y a un propos derrière celle-ci, et la manière dont il est traité est originale. On nous présente également des personnages solides dans leur développement, qui synergisent bien et qui sont relativement complexes dans leurs personnalités. Que demander de plus?
Peut-être éviter de sombrer dans l’écueil du harem et du personnage principal désiré par toutes… Ou une suite? Oui, là j’avoue, je signe directement. Surtout que la fin de l’animé nous laisse avec encore plus de questions… Mais ça, je vous laisse le découvrir évidemment!
Vous l’avez compris, si vous ne vous êtes pas lancé, je vous recommande Gleipnir. Vous passerez à coup sûr un bon moment. Attention cependant, ce n’est pas un animé à faire regarder à tout le monde, il reste assez cru dans ses images et ses propos.
Et si vous avez déjà fini… Peut-être faudrait-il envisager une lecture?
La saison 2 ne se fera pas avant un long moment (voire pas du tout qui sait!)
Les tomes sont disponibles aux éditions Kana.
Le tome 6 est disponible depuis le 6 septembre 2019, le prochain arrive pour le 18 septembre 2020.