Halloween approche, alors on va parler mystère, glauque et horreur. Voici mon avis sur le tome 1 du manga PTSD RADIO, chez Mangetsu !
PTSD RADIO, tome 1
Pour cette nouvelle entrée à son catalogue, Mangetsu nous propose un volume double de 320 pages. Pour ce qui est de l’objet livre en lui-même, il est de bonne facture. Le papier est épais, sans transparence et avec une bonne qualité d’impression. La jaquette dispose d’effets métallisés, mais elle n’avait même pas besoin de cela pour attirer l’oeil !
Captez-vous l’étrange fréquence de PTSD RADIO ? L’horreur rampe, glisse et se tapit dans le noir. Elle vous tire par les cheveux, elle vous happe comme le vide, elle se transmet comme un virus et s’infiltre par tous les pores de votre vie. Vous pouvez toujours refermer le livre… mais il sera déjà trop tard.
Je vous propose de découvrir le titre en vidéo également !
Un manga d’horreur tiré par les cheveux ?
Une seule histoire, ou une anthologie d’histoires courtes ? Difficile de trancher tant la narration de PTSD RADIO est étrange et singulière. La lecture a quelque chose de frustrant, chaque récit semblant s’arrêter avant son dénouement. C’est d’autant plus perturbant que la suite des évènements arrive parfois plusieurs chapitres plus tard, après être passé par d’autres.
Le manga s’en retrouve alors assez exigeant finalement. En effet, one n peut pas se reposer sur notre affect envers les personnages, ceux-ci n’étant jamais vraiment présentés ou développés. Seule votre curiosité vous poussera à tourner les premières pages. Mais à mesure qu’ellez s’enchaînent, on commence à entrevoir un fil rouge. Une malédiction et surtout… Des cheveux.
Scénarios : 3,5/5
L’univers construit dans PTSD RADIO est aussi morcelé que son « intrigue ». Une lecture rectiligne ne suffit pas à tout comprendre, il faut parfois retourner en arrière, relire des pages. Je conseillerai au moins une deuxième pour remettre les éléments dans l’ordre, les relier. C’est quelque chose que je trouve très stimulant ! C’est une véritable expérience de lecture.
On découvre ainsi « Ogushi ». Esprit capillaire malfaisant ? Statuette phallique maudite ? Sans savoir ce que c’est réellement, on nous montre ce dont il est capable. Le titre prend place sur une longue période de temps, allant du Japon féodal à notre ère, en passant par la seconde Guerre Mondiale. Ce faisant, l’auteur fait de « Ogushi » une menace qui traverse les âges, le rendant plus tangible et plus effrayant encore.
Univers : 4,5/5
La structure même de PTSD RADIO nous décontenance et représente un premier pas vers l’horreur de Masaaki Nakayama. Ces fragments apparaissant d’abord sans lien s’agglomèrent, fusionnent petit à petit : le récit semble ainsi être organique, comme s’il naissait à notre lecture. En tant que lecteur, on se perd nous même et une sensation d’inconfort nous gagne.
Les interchapitres eux-mêmes semblent raconter une histoire si on les lit les uns à la suite des autres. Pour ce qui est de l’épouvante dans le récit, elle s’inscrit dans notre quotidien et se veut donc psychologique. Elle passe par les traumatismes, les faits étranges qui peuvent ponctuer nos vies, des hallucinations. Je trouve que cela exploite assez bien l’idée du stress post-traumatique (PTSD en anglais).
Horreur : 5/5
Évidemment, cette horreur se veut aussi graphique. Et PTSD RADIO est plutôt généreux dans ses représentations horrifiques ! La façon qu’a l’auteur de représenter l’ordinaire m’a rappelé les travaux de Junji Ito, même si certains personnages sont « trop » banals et difficilement reconnaissables.. Les monstruosités présentes dans l’histoire évoquent aussi celles du maître de l’horreur.
Au delà de ça, le travail sur l’ambiance force le respect. Masaaki Nakayama nous offre un ensemble immersif. Rien n’est laissé au hasard dans les mises en scènes ou la « construction » du livre. Tout est là dans le but de nous transporter dans cet univers étrange. La narration et le découpage sont bien gérés et cela permet d’avoir de véritables screamers; même si on s’y habitue au fil de la lecture.
Visuels : 4/5
PTSD RADIO, en résumé :
💎 Ce que j’ai aimé :
- L’expérience de lecture, singulière et qui nous force à être actifs.
- L’entité qu’est « Ogushi », qui se révèle à nous par fragments.
- L’ambiance horrifique, dérangeante du titre.
- Les visuels et les « screamers » graphiques.
🪨 Ce que j’ai moins aimé :
- C’est un récit cryptique, qui ne propose pas de réelle accroche au départ.
Note globale : 17/20
Et si vous voulez plus de manga d’horreur, ou que vous souhaitez en apprendre plus sur le genre, c’est par ici !