Si comme moi, vous avez aimé Vinland Saga, alors vous pourriez apprécier le nouveau manga historique de Kurokawa : Chroniques de la Mariée de Bretagne !
Chroniques de la Mariée de Bretagne, tome 1
Bretagne Hanayome Ibun de son titre japonais, est la dernière nouveauté des éditions Kurokawa. Le manga s’inscrit dans la lignée des oeuvres historiques de l’éditeur, aux côtés de Vinland Saga. Il s’agit de la toute première série de l’auteur Junji Takehara. Et le moins que l’on puisse dire que c’est une jolie réussite !
Pour ce qui est de l’édition, elle est de bonne qualité. La jaquette reprend l’illustration de l’édition japonaise, que je trouve très parlante. Et elle y ajoute un logo-titre parfaitement adéquat. Pas de page couleur mais une impression de qualité et un papier sans trop de transparence.
XIIIe siècle, Bretagne…Thomas, un héraut, arpente un champ de bataille au péril de sa vie.
À la fin de la bataille, il se voit confier une nouvelle mission : trouver une épouse pour l’héritier du duc de Bretagne !
Afin de s’acquitter de sa tâche, Thomas se rend à un tournoi en quête d’André le Bleau, un ami de son seigneur… Mais il va tomber nez à nez avec Andrée, une ravissante jeune fille habillée en chevalier, qui semble vouloir attenter à la vie du duc !
On notera tout de même la présence de bonus sur les couvertures, mais aussi d’un chapitre supplémentaire et de comic-strip en interchapitres.
Et quoi de plus pertinent qu’une traduction en breton pour un manga se déroulant en Bretagne ? Kurokawa l’a fait ! Je n’ai pas eu la chance de recevoir le kit-presse, mais il était là aussi très inspiré avec un bol breton !
ANdrée with an e !
Blasons et soupçon d’héraldique, personnalités historiques et dialogue en français mais surtout en breton (grand bravo à l’équipe de traduction). Pas de doute, LES CHRONIQUES DE LA MARIÉE BRETAGNE se déroule en Bretagne. On arrive assez facilement à se situer géographiquement, mais on manque de précisions concernant le contexte. Si on n’est pas familier de l’histoire de Breizh, incluant les conflits entre la France et l’Angleterre ou bien des querelles liant les différentes maisons, il est difficile de se repérer.
L’auteur s’est documentée sur le sujet, cela ne fait pas de doute, mais dans la vulgarisation cela pêche un peu. Au final, ce premier tome propose une immersion totale dans la Bretagne du XIIIème siècle, mais trop brute de décoffrage. Je tenais tout de même à souligner le côté pittoresque du manga.
Univers : 3/5
L’intrigue de LES CHRONIQUES DE LA MARIÉE BRETAGNE se présente comme une enquête. Dans un premier temps, Thomas à une mission : trouver la future fiancée du Duc de Bretagne. Mais très vite, l’objectif change est vise à éclaircir les circonstances de la mort du père de la promise. Un parti-pris que j’ai trouvé plutôt intéressant et original, même si on comprend que ce n’est pas le coeur de l’histoire.
Là où le titre peut éventuellement se rapprocher des débuts de Vinland Saga, c’est dans la quête de vengeance d’Andrée ainsi que dans la toile de fond historique. Mais c’est à peu près tout. J’ai tout de même trouvé les ficelles de certains rebondissements trop grosses. C’est particulièrement vrai pour les histoires de coeur de Thomas, ou même l’enquête.
Scénario : 3,5/5
Si l’on peut croiser des figures historiques réelles dans LES CHRONIQUES DE LA MARIÉE BRETAGNE, les protagonistes sont eux fictifs. Mais pas moins intéressants pour autant. Thomas est un héraut réfractaire à l’épée, mais, pour devenir le vassal d’une jeune fille dont il garde un fort souvenir, il devra probablement se faire violence. Un héros romantique, au sens médiéval du terme.
Andrée quant à elle, est une jeune femme souffrant de la perte de son père. J’ai adoré son caractère : un peu machiste, fougueuse, bourrue. Elle s’écarte du « cliché » de la femme chevalier plantureuse et n’en est que plus charismatique. La dynamique entre les deux, est belle et c’est probablement le point qui pousse le plus à la lecture. D’autant plus qu’elle apporte un humour rafraîchissant.
Personnages : 4/5
Enfin, LES CHRONIQUES DE LA MARIÉE BRETAGNE dispose de très beaux visuels. Et ils le sont encore plus quand on considère qu’il s’agit de la toute première série de Junji Takehara. Son trait est expressif et les designs distinctifs. Pour ce qui est des scènes de combats, elles sont dynamiques et percutantes mais on se perd parfois dans les coups.
On sent toute la passion qui anime l’auteur dans les détails des armoiries et de tous les vêtements, des armures aux tenues d’apparat. Je salue aussi son souci du réalisme dans la mise en scène d’une femme chevalier. Pas de forte poitrine, pas de jupe : au diable le fanservice ! Le soin particulier apporté aux décors et aux architectures, comme par exemple le château de Bretagne, est également à saluer.
Visuels : 4,5/5
Chroniques de la Mariée de Bretagne, en résumé :
Bien qu’étant un titre historique, LES CHRONIQUES DE LA MARIÉE DE BRETAGNE est donc très différent de Vinland Saga. Néanmoins, c’est un titre qui vaut le détour, encore plus si vous êtes bretons !
Si vous aimez le genre, je vous conseille également Wolfsmund !
💎 Les points forts :
- Un duo de personnages attachants qu’on prend plaisir à suivre.
- Une histoire aux multiples facettes : historique, romantique et comique.
- Des visuels très réussis et précis, d’autant plus pour une première série.
🪨 Les points faibles :
- Malgré un univers atypique et intéressant, l’introduction manque de contexte.