Si les casinos au Japon ne sont pas encore très développés, l’autorisation de construction de casinos sur le territoire japonais est également très récente. Ceux-ci ont trouvé une petite place dans l’univers des mangas où quelques titres ont décidé de centrer leur histoire principale sur le thème des jeux d’argent. Deux écoles se distinguent, entre les mangas qui jouent sur l’aspect fun et grandiloquent des casinos et ceux qui sont plutôt tournés vers l’envers du décor et les côtés plus sombres de ces établissements.
Rudolf Turkey, le côté « cool » des casinos
Rudolf Turkey est le meilleur exemple de la première école. Ce manga suit les aventures de Rudolf Turkey, adjoint au maire de la ville de Gond Land, une sorte de Las Vegas fictif, dans le Far-West américain des années 50. Rudolf est un personnage extrêmement charismatique et séduisant, mais aussi très arrogant, ce qui lui rapporte pas mal de soucis avec la pègre de Gond Land. Doué en politique et en affaires mais aussi aux jeux d’argent, il a plus de mal à trouver l’âme sœur. Turkey est en vérité un véritable anti-héros que l’on aime détester. La force de ce manga réside avant tout dans le charisme de son personnage principal qui enchaîne gaffes et coups de maîtres, mais aussi à toute une série d’attachants personnages secondaires. De plus, l’humour est très souvent au rendez-vous, même si quelques passages plus dramatiques viennent aussi pimenter l’histoire.
Ce manga est dessiné par Hiroko Nagakura, et la beauté des dessins qui regorgent de détails aide beaucoup à rendre crédible cette Amérique de milieu de siècle. Le trait est marqué, les situations souvent rocambolesques et l’intrigue un savant mélange de jeux d’argent, de pouvoir et d’amour. Rudolf Turkey, réparti en 7 volumes sortis entre 2012 et 2017, est le meilleur représentant des mangas « funs » traitant des casinos. À retrouver aux éditions Komikku.
Une vision bien plus sombre avec Kaiji
Pour la seconde école, c’est du côté de Tobaku Mokushiroku Kaiji qu’il faudra se tourner. Il y a toutefois un grand point commun entre ces deux mangas, outre leur thème similaire, c’est le fait que leurs deux héros soient des anti-héros. En effet, ici, le personnage principal Kaiji est un petit escroc vivant entre le vol et le vagabondage dans les rues de Tokyo. Mais un jour, ayant accumulé une dette considérable, il se retrouve embarqué sur un bateau en forme de casino flottant où les jeux les plus étranges et les plus dangereux se déroulent. Pour Kaiji, le but est à la fois de gagner pour éponger sa dette mais aussi pour éviter la mort.
Sorte de Hunger Games transposé dans l’univers du casino, Tobaku Mokushiroku Kaiji nous raconte une histoire sombre et complexe où de nombreux personnages sordides s’amusent à manipuler les autres tandis que d’autres connaissent des destins tragiques. Ecrit par Nobuyuki Fukumuto, ce manga, créé en 1996 et dont la sixième série est actuellement en cours de parution, est le meilleur représentant des mangas « noirs » se passant dans l’univers des casinos. Le manga comme l’anime demeure inédit chez nous. Pour les curieux, une live-adaptation chinoise du nom d’Animal World par Han Yan est disponible sur Netflix.
Quand l’influenceur se fait influencer
Il est à noter que si le casino a su influencer les mangas, l’inverse est aussi vrai puisque de nombreux casinos en ligne se sont inspirés d’un manga particulier ou de l’univers manga en général pour leurs machines à sous. On peut par exemple citer Sakura Lady, faisant clairement allusion aux aventures de Naruto. Moon Princess, s’inspirant des comédies musicales japonaises et rappelant le monde de Sailor Moon. Koi Princess, où graphismes, musique et princesses sont tous tirés de la culture asiatique. On peut également citer Fortune Girl, où il est autant possible de gagner des sous que l’affection d’héroïnes aux formes voluptueuses directement sorties des mangas.
Un monde qui continue d’inspirer bon nombre d’auteurs
Bien que présent, le casino est toutefois loin d’être un thème de prédilection pour les auteurs de manga. Un jeu spécifique du casino a cependant réussi à trouver sa place dans plusieurs mangas, et il s’agit bien sûr de l’ultra-populaire poker. Il est ainsi le thème central de Poker King, suivant le destin de Nikaido Hiroshi, parti à Las Vegas pour faire fructifier l’héritage de son père afin d’en toucher l’intégralité au dépend de ses 2 frères. Ce manga s’intéresse véritablement aux diverses stratégies du poker. L’oeuvre d’Ishigaki Yuuki et Miyazaki Masaru est également le tout premier manga à aborder les jeux d’argents (sorti en 1986).
All-In est un autre manga centré sur le poker, suivant l’histoire du français Thomas qui a bien du mal à réussir dans la vie car il ne peut s’empêcher de constamment mentir. Bien sûr, quand il découvrira le poker, il se rendra compte que son plus grand défaut deviendra sa plus grande qualité. Ici, c’est plus le côté mental du poker qui est traité. 3 tomes disponibles aux éditions Humanoïdes Associés.
Enfin, d’autres mangas abordant les jeux d’argent existent tels que Gambling School, où de riches étudiants s’affrontent à différents jeux d’argent pour déterminer leur échelle sociale. 13 tomes sont disponibles aux éditions Soleil et une adaptation en animée est disponible sur Netflix.
On peut aussi parler de Gamble Fish, un manga reconnu où le héros n’a que 14 ans mais est déjà très doué pour rouler son monde aux jeux d’argent. L’oeuvre dénombre 19 tomes et est inédite chez nous.
