C’est LA nouveauté du catalogue Ki-oon, et le titre montant du Weekly Shonen Jump ! Je vous donne mon avis sur AKANE BANASHI !
On vous en avait déjà parlé, AKANE BANASHI fait grand bruit depuis sa sortie au Japon ! Recommandé par Hideaki Anno (Evangelion), puis par Eiichiro Oda (One Piece) : c’est une sortie évènement !
AKANE BANASHI, tomes 1 et 2 :
Pour la jeune Akane, son père Toru est doté d’un incroyable pouvoir : assis seul sur scène, il est capable de donner vie à une multitude de personnages différents, armé uniquement d’un éventail et d’un carré de tissu ! Toru pratique le rakugo, une forme de spectacle humoristique populaire née il y a des centaines d’années, mais toujours vivante.
Malgré les moqueries de son entourage, il rêve d’accéder au rang de maître. La pression est d’autant plus forte qu’il ne veut pas décevoir sa femme, soutien de toujours, ni surtout sa fille Akane… Elle l’admire au point de l’imiter, répétant les scènes de rakugo en cachette ! Le jour de l’examen de passage vers le grade ultime, la barre est placée haut : ce n’est rien de moins que le célèbre Issho Arakawa, maître incontesté de la discipline, qui joue le rôle de juré. Toru donne une performance remarquable, la salle se tord de rire ! Et pourtant, Issho le déclare indigne du titre…
Pire, il le bannit à vie du monde du rakugo, sans aucune explication ! La carrière d’artiste de Toru est brisée, sans que personne n’en comprenne la raison… mais Akane reprend le flambeau, bien décidée à réaliser son rêve et à découvrir la vérité derrière ce scandale !
Découvrez l’art du Rakugo !
Le scénario que nous présente Yuki Suenaga avec AKANE BANASHI est assez convenu. Il suit en fait le schéma des manga de sport ou même des nekketsu, mais l’applique à un domaine artistique : le rakugo. On découvre Akane, fille d’un rakugoka tombé en disgrâce d’une manière présentée comme particulièrement injuste.
L’intrigue se construit donc autour d’une revanche, presque une vengeance, dans laquelle la jeune fille souhaite montrer son talent et celui de son père. S’en suivent alors différents entraînements avec un maître, des tests avec des disciples. Le tout est dynamique et nous immerge bien dans cet univers. Et la compétition n’est jamais loin : un tournoi se profile !
Scénario : 3,5/5
Pour ce qui est du dessin, Takamasa Moue livre une belle proposition avec AKANE BANASHI. Les designs des personnages sont agréables, travaillés pour être crédibles et réalistes. Il en va de même pour les décors, qui parviennent sans mal à nous transporter. Quant au découpage, il rend la lecture fluide.
Mais là où se démarque le titre, c’est dans ces mises en scène ! Lorsque les conteurs font leur office, le mangaka dévoile toute sa créativité. J’ai particulièrement apprécié le style adopté pour représenté les histoires. À mi-chemin entre la calligraphie et les estampes (les manga à l’ancienne!). Sa maîtrise des expressions faciales est également remarquable !
Visuels : 4,5/5
Parmi les points forts d’AKANE BANASHI, je citerai ses personnages. Akane est un personnage que j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre. Elle m’a touché par sa détermination, mais aussi par sa passion. C’était intéressant aussi de la voir se confronter à des obstacles, sans jamais se défiler. Mais c’est aussi assez classique dans le nekketsu.
Et si Akane prend beaucoup de place dans ces deux premiers tomes, les autres rakugoka (Kyoji ou Koguma) apportent à l’histoire et à notre héroïne : Des rivaux, mais aussi des soutiens. J’ai particulièrement aimé les voir montrer leur vision du rakugo. Leur passion transparaît et s’ils peuvent paraître hostile envers notre protagoniste, on se rend compte qu’ils ont à coeur de transmettre leur art !
Personnages : 4/5
Enfin, si AKANE BANASHI a un autre gros intérêt, il est à mon sens didactique ! Au travers du manga, on découvre un art traditionnel japonais : le rakugo. Avec la lecture, on en saisit les codes, les ficelles et les contraintes, le tout amené avec une belle maîtrise ! Personnellement, j’ai été emporté, sans jamais avoir à forcer ma compréhension. Si je devais comparer, je dirais que c’est bien mieux amené que le manzai dans Show-ha Shoten !
Autour de ce thème, l’auteur nous propose de traiter de la place de la jeunesse dans le renouvellement d’un art si ancien, et, par la même de la place d’une femme dans un monde a priori très masculin. De très belles promesses pour la suite donc !
Thèmes : 5/5
AKANE BANASHI en résumé :
💎 Les points forts :
- Le personnage pétillant d’Akane.
- Le côté grisant de l’oeuvre, digne d’un nekketsu.
- Un dessin expressif et qui sait s’adapter.
- Le focus sur le rakugo.
🪨 Les points faibles :
- Des éléments classiques dans le schéma (bien que maîtrisés).