Il y a de cela plusieurs mois, je vous faisais part de mon avis sur l’animé Blue Lock qui commençait à peine. 24 épisodes plus tard, ce dernier est enfin terminé.
Blue Lock est un manga prépublié dans le Weekly Shonen Magazine par la Kodansha. Le manga est écrit par Muneyuki Kaneshiro, et dessiné par Yusuke Nomura depuis 2018. En France, le manga est arrivé en 2021 chez Pika Edition. 12 tomes sont sortis à ce jour contre 23 au Japon.
Mais donc que penser de cette adaptation de l’un des mangas qui m’a le plus fait frissonner ces dernières années. C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Entrez dans le bloc, et imposez votre ego sur le terrain !
L’histoire prend place après la défaite du Japon en huitième de finale lors de la Coupe du Monde de football de 2018. Insouciant encore de ce qui va lui arriver, nous suivons Yoichi Isagi qui, après une défaite lors d’un championnat inter-lycées, reçoit une invitation à participer au Blue Lock. Semblant être un centre d’entraînement au premier abord, le Blue Lock est en réalité bien plus que ça puisqu’il s’agit d’un endroit dont le but est de trouver le meilleur attaquant japonais. Selon le mystérieux sélectionneur, Jinpachi Ego, celui qui arrivera à bout des différentes épreuves sera celui qui écrasera les 299 autres joueurs grâce à son individualisme.
D’ordinaire, je ne suis pas un grand fan de football. Pourtant, Blue Lock m’a conquis. Un Battle Royal et du foot, curieux mélange vous en conviendrez. Cela étant, le tout donne un cocktail explosif ! Sans exagérer, le scénario, en plus d’être assez original, cherche à renouveler le shônen classique que l’on connaît tous. Toutefois, Blue Lock n’en oublie pas ses prédécesseurs, reprenant parfois certains codes des mangas de sport, comme Chigiri et sa blessure ou la recherche du « meilleur ami » de Bachira.
Pourtant, Blue Lock se démarque de ses pairs. J’en reparlerai dans la partie dédiée, mais les personnages y sont pour beaucoup. Le règle d’or de l’animé, c’est l’individualisme. Et on le voit avec chacun des personnages qui laisse parler son égo. Cela a tendance à souvent débloquer la situation, mais aussi de les rendre tous marquants à leur façon. Chaque individualité fait avancer l’histoire, même si certaines le font plus que d’autres…
Scénario : 4/5
Parlons maintenant de la mise en scène qui aura vraiment fait couler beaucoup d’encre. Il y a 6 mois, j’encensais la mise en scène que j’avais trouvé à la hauteur du manga. Et il n’y a pas à dire, c’est allé decrescendo. Chacun des passages mis en scènes par Yusuke Nomura m’a donné des frissons, et pour ce qui était de l’animé, on en était loin. Le seul passage ayant réussi à me donner ce sentiment, c’est l’éveil de Barô que j’ai trouvé plutôt bien retranscrit. Cette même mise en scène m’a fait lâcher l’animé pendant un temps. Certes, lorsqu’on découvre l’œuvre par son animé, je peux comprendre l’émerveillement, mais le fameux « manga > animé » n’a jamais aussi bien porté son nom.
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Autre point noir de Blue Lock, c’est son animation. Faire en sorte de retranscrire un match de foot en animé, c’est une tâche ardue. Ao Ashi avait plutôt bien relevé le défi. Pourtant, Blue Lock en est assez loin. Passant de plans fixes à des plans en 3D avec des personnages de Code Lyoko, l’animé aura vraiment fait pâle figure.
Les OST sont oubliables à souhait. Je me dois tout de même de noter que les 2 openings sont plutôt bons. Le point qui remonte le niveau, c’est la performance des seiyuus qui auront su insuffler leur âme aux personnages. Je peux tout de même ajouter que le style graphique aura été respecté…
Mise en scène : 1.5/5
Passons maintenant aux personnages. Blue Lock est doté d’une pluralité de personnages. Que ça soit dans première partie avec les membres de l’équipe Z, ou dans sa seconde avec les différents adversaires et alliés de Isagi qui ont tous leur personnalité.
Je parlais de l’éveil de Barô qui m’a marqué auparavant, mais je pourrais tout aussi bien parler de celui de Chigiri ou Bachira. Je pourrais également notifier la présence de Nagi, qui pendant un temps, sert de pilier à Isagi.
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Et bien contrairement aux autres critiques que j’ai pu réaliser, je voudrais prendre les choses différemment cette fois-ci et évaluer uniquement l’évolution de Isagi. En effet, l’œuvre se base sur l’individualisme et l’ego de chacun, et d’une certaine façon, cette histoire contribue à alimenter celui de Isagi. De plus, chaque rencontre, chaque événement fait bien plus évoluer Isagi que nos autres personnages. En effet, si on compare notre protagoniste à l’épisode 1, puis à l’épisode 24, nous avons un personnage bien différent. Ce qui n’est pas toujours le cas des autres personnages.
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Tout débute lors de la défaite de Isagi lors d’un championnat inter-lycée. S’il nous est montré qu’il semble être un personnage gentil, avec une mentalité très proche d’un « le ballon est mon ami », on se rend vite compte qu’il n’en est rien. Dès le premier épisode, notre attaquant en herbe va montrer qu’il est doté d’un fort esprit de compétition. La première sélection pour notre personnage aura pour effet de déconstruire ce qu’il connaît du football, de déconstruire son « lui ».
En effet, pour gagner ses différents matchs, il devra compter sur son équipe, mais aussi sur sa capacité à prendre la tête de cette dernière. La première sélection sert à trouver qui se démarquera dans la compétition. Malgré ses lacunes, il parvient pourtant à s’affirmer dans l’équipe Z parmi Kunigami, Chigiri et Bachira. Il parviendra même à surpasser Reo et piquer l’intérêt de Nagi, réputé meilleur joueur de sa tour.
La seconde sélection, une fois les bases acquises, aura pour but de « polir les diamants bruts » comme dirait Ego. En effet, si au début de cette sélection, Isagi semble se remettre en question, il met très vite à profit ses différents progrès. Cela lui a permis de quasiment se hisser au sommet. Et ses différentes rencontres y sont pour beaucoup. Il a assimilé les techniques de ses adversaires, les a « dévorés » comme il dirait. On peut le voir pendant son match contre Chigiri, Kunigami et Reo où il mènera le jeu tout au long du match. Il rivalisera avec Rin, qui est pourtant un joueur d’exception. Cependant il lui manque encore de l’expérience, ce qui a joué sur la fin de la saison.
Au travers de son évolution, on peut déceler en Isagi un grand joueur. Il lui manque encore quelques compétences techniques, mais aussi un caractère plus affirmé. On peut se douter que dans la suite, il connaitra un nouvel élan, permettant cette fois de s’imposer comme seul et unique survivant du Blue Lock.
Personnage : 4/5
Parlons maintenant des messages de Blue Lock. Le premier est appuyé par l’esprit de compétition. Je parle en réalité du dépassement de soi. La pression que Ego met en place dans l’œuvre joue sur la psyché de nos personnages. Je dis souvent que l’on apprend en étant mis en difficulté. Et Blue Lock l’illustre parfaitement avec Isagi qui est toujours mis sous pression. Chaque match le rend plus fort puisqu’il apprend sans cesse de nouvelles choses qu’il applique lors de ses rencontres suivantes.
L’animé traite aussi de la solitude. Si dans la majorité de nos personnages on y voit un aspect négatif, ce n’est pas le cas avec Bachira. Être seul n’est pas toujours une mauvaise chose quand elle permet d’évoluer, même si il faut se l’avouer, c’est poussé à l’extrême dans cet animé.
L’animé met en lumière un autre point assez révélateur. Pour pouvoir atteindre ses objectifs, il faut parfois se salir les mains. Ici, une grande partie des défaites signifie la mort d’un rêve. Le personnage oubliable qu’est Naruhaya illustre parfaitement cet exemple. Son rêve était de devenir footballeur professionnel pour aider sa famille financièrement. Isagi, après sa victoire, écrase le rêve de Naruhaya pour accomplir le sien.
Malgré les messages forts, l’animé peine tout de même à les retranscrire, de par sa nature assez expéditive dans certaines scènes.
Message : 2.5/5
Pour résumer :
Blue Lock est une des œuvres de ces dernières années qui m’a fortement marqué. J’attendais beaucoup de l’animé, et le premier épisode m’avait plutôt conforté dans cette adaptation. Pourtant, le rendu final est décevant. Un animé plutôt mou, qui bénéficie d’une mise en scène passable, mais incomparable à celle du manga. Manga qui bouge bien plus que l’animé, ce qui est assez ironique. On a tout de même un traitement du personnage de Isagi qui est plutôt bon, mais à mon sens bien trop mis en avant comparé aux autres personnages. Ressenti que je n’avais pas eu sur le support original. Il en est de même pour les messages qui m’ont semblé seulement effleurés et lourd dans le visionnage. Blue Lock aura marqué, et se sera imposé lors de sa diffusion, cependant, je trouve ça dommage que les anime only n’ait bénéficié que d’une adaptation bas de gamme.
Note Globale : 12/20
L’avis de Balin : L’anime Blue Lock, ma plus grosse déception.
J’ai du me forcer pour aller jusqu’au bout de BLUE LOCK. L’histoire, malgré quelques longueurs est prenante et parvient à se renouveler. Il y a d’ailleurs des passages vraiment grisants. Mais les visuels sont bien trop à la ramasse. Quand on connaît le medium original, le travail de Yusuke Nomura… Cette adaptation animée est honteuse. Lisez le manga, je vous en supplie.
J’ai vraiment très peur pour la saison 2, déjà annoncée, ainsi que le film… Let them cook…
💎 Les points positifs :
- Un scénario prenant, avec une bonne tension.
- Une galerie de personnages plaisants.
- Une ambiance correcte (musiques et doublage).
🪨 Les points négatifs :
- Un rythme assez inégal (lenteurs et manque de développement)
- Une mise en scène insipide et des plans fixes.
- Des séquences de CGI atroces, façon code de la route (+ L’effet puzzle surexploité et redondant).