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Calendrier de l’Avent 2022 – Jour 9 – Inu-Oh !

  • Balin 
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Inu-Oh, c’est le dernier film en date du réalisateur Masaaki Yuasa. Pour ce jour 9 du calendrier de l’Avent, voici ma critique du film !

À l’origine, Inu-Oh est un roman de Hideo Furukawa paru en 2017 au Japon. Il est disponible aux éditions Picquier en France. Il s’agit d’une suite du Dit des Heike (Heike Monogatari en VO).

lnu-Oh, créature maudite, est né avec une particularité physique l’obligeant à cacher chaque parcelle de son corps. Sa vie de paria solitaire change lorsqu’il rencontre Tomona, un joueur de Biwa aveugle. Ensemble, ils créent un duo singulier qui fascine les foules et deviennent les premières célébrités du Japon.

Ici, nous allons parler de son adaptation en film d’animation par Masaaki Yuas. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le réalisateur derrière Ping Pong, Devilman Crybaby, Japan Sinks 2020, Keep Your Hands Off Eizouken, Ride Your Wave et bien d’autres pépites évidemment.

D’ailleurs, si cela vous intéresse, le film est toujours à l’affiche dans plusieurs cinémas !

Par ailleurs, le Dit des Heike existe en anime, par le studio Science Saru, on vous en parle : ici !

Inu-Oh : He will rock you !!

Inu-Oh est histoire prenante, d’acceptation de soi, et qui parle évidemment du regard des autres. Elle évoque entre autres le sacrifice de soi pour l’autre et de l’autre pour soi; et apporte une belle morale que je vous laisse le soin de découvrir.

On prend plaisir à découvrir Inu-Oh et Tomona et à les suivre dans cet univers féodal. On ne s’attache pas forcément à eux, en leur qualité de personnage, mais plutôt à leur relation et ce qu’est capable de provoquer la conjugaison de leurs talents.

Si au départ la narration nous désarçonne, le déroulé du récit se révèle plutôt classique, presque un peu convenu dès lors que la musique opère. On sait pertinemment où l’histoire nous emmène mais ce n’est pas là l’intérêt du film. En effet, Inu-Oh nous propose bien plus un voyage qu’une simple destination.

Qui plus est, je dois avouer que l’oeuvre propose une fin assez surprenante tout de même. Elle a su me toucher et me faire dire que, finalement, ce n’était pas un film si prévisible.

Scénario : 4/5

Du côté de l’animation, Inu-Oh, ou plutôt Masaaki Yuasa, nous propose de belles mises en scène. Elles renforcent beaucoup d’aspects de l’oeuvre, notamment le côté « groupe musical » ainsi que les passages relevant du fantastique.

C’est fluide et dynamique, j’apprécie le soin apporté aux détails. Certains séquences m’ont marqué ; par exemple les séquences de chant de Tomona, qui vont jusqu’à animer les dents !

Petit bémol, tout de même, sur l’aspect visuel. Le character design de Taiyou Matsumoto mis en scène par Yuasa (le même duo que Ping Pong dont je vous parlais l’année dernière), est une association, un style qui peut rebuter. C’est très organique, parfois déstructuré; et dans tous les cas, bien loin des standards visuels des animes. Ainsi, si vous êtes particulièrement attachés à l’esthétique « anime », il sera peut-être difficile pour vous d’apprécier pleinement l’oeuvre.

Animation : 4/5

Mais le gros point fort de l’oeuvre, et ce qui fait qu’elle est un réel coup de coeur pour moi, c’est le côté « rock ». Tout est fait pour nous présenter Inu-Oh et Tomona comme un groupe qui attise les foules. Pour prendre un point de comparaison, cela rappelle les shows de Queen (qui est un groupe que j’adore) et d’autres groupes phénomènes. Peut-être peut-on voir le film comme une représentation de la figure de l’artiste ?

La bande-son de Yoshihide Otomo est magnifique. Elle accompagne à merveille tous les éléments du film. Je ne cacherai pas le fait que plusieurs OST me donnaient envie de bouger (Burial Mound of Arms en intraveineuse). Au final, on est complètement immergé dans l’oeuvre.

Le côté rock, le breakdance, les groupies, la pyrotechnie permettent d’actualiser le récit d’origine, la légende d’Inu-Oh qui, je le rappelle, se déroule au XIVème siècle…!

Ambiance : 5/5

Et en parlant de légende, je ne peux pas finir cette review sans mentionner l’aspect historique, culturel qu’utilise et partage le film Inu-Oh.

Avide de culture et de légendes japonaises, je suis content d’avoir pu découvrir la légende d’Inu-Oh, le roi chien au travers de ce film. C’était une légende que je ne connaissais pas, et, pour tout vous dire, dont je n’avais même pas entendu parler avant l’annonce du film.

L’un des intérêts du film selon moi est donc qu’il rend accessible cette légende, ce mythe. Néanmoins il faut avoir quelques bases en ce qui concerne cette période de l’Histoire du Japon. En effet, il est fait mention à plusieurs reprises de personnages, de batailles très connues. Le meilleur exemple, est évidemment la bataille de Dan no Ura, avec laquelle le film débute.

Pourquoi parler de cette bataille en particulier ? Tout simplement parce que pour en comprendre les tenants et aboutissants, il vous suffira de regarder The Heike Story ! Eh oui, Inu-Oh peut-être considéré comme une suite chronologique de l’anime!

Aspect historique : 4/5

En résumé :

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, INU-OH est un film que j’ai ADORÉ !

On y découvre l’histoire d’INU-OH, un humain difforme forcé de cacher sa différence sous un masque et des vêtements amples. Passionné de musique, sa vie changera lorsqu’il rencontrera Tomona, un joueur de Biwa aveugle.

Dès lors, le film prend des aspects d’opéra rock en plein Japon du XIVème siècle. Des éléments anachroniques : foules en liesse, effets pyrotechniques viennent contraster avec l’ambiance féodale. Avec la mise en scène de Yuasa, le résultat est juste génial !

La différence, la passion de l’art, le don de soi… De belles thématiques et de beaux messages !

Le groupe formé par INU-OH et Tomona m’a évoqué QUEEN, avec un chanteur aux chorégraphies très particulières, et des poses tendancieuses. Une des compositions musicales m’a d’ailleurs rappelé un certain « We will rock you » !

C’est donc une ambiance profondément rock, teintée de rébellion, que nous propose le film. Les OST sont justes incroyables ! J’ai rarement été aussi captivé par la musique d’un anime. (Mettre du rock, c’est me prendre par les sentiments aussi…)

Au delà de ça, INU-OH nous fait voyager à travers l’Histoire et la culture japonaises en revisitant la suite du Dit des Heike (oeuvre incontournable de la littérature japonaise, racontée en anime par The Heike Story).

Si vous n’avez aucune notion sur le sujet, vous aurez peut-être du mal à vous repérer, notamment sur les sous-intrigues politiques. Mais cela reste une toile de fond, pas l’intrigue principale…!

Note globale : 17/20