L’année dernière, je vous avais présenté le superbe Erased de Kei Sanbe. Cette année, j’ai décidé de vous présenter un autre manga de l’auteur : Echoes, thriller fantastique palpitant.
Un drame familial, un lien fraternel d’une rare puissance, des jumeaux arrachés l’un à l’autre… Comment résoudre une énigme du passé avec la rage pour seul guide ?
Résumé
Senri est l’unique rescapé d’un massacre qui a emporté toute sa famille. À cinq ans, il a été retrouvé seul au milieu des cadavres de ses deux parents assassinés. Kazuto, son jumeau, a quant à lui été kidnappé puis tué. Depuis, le meurtrier reste introuvable…13 ans plus tard, la colère de Senri ne s’est toujours pas apaisée. Et pour cause : Kazuto et lui étaient plus que des frères. Douleur, peur… les émotions de l’un étaient ressenties par l’autre, parfois accompagnées de visions pendant les pics d’angoisse. Senri a donc vécu le calvaire de son jumeau comme si c’était le sien. Son seul indice pour retrouver l’assassin, des cicatrices sur le bras du coupable, entraperçues à travers les yeux de Kazuto… Alors le jour où il voit par miracle à la télé un homme avec les mêmes stigmates, son sang ne fait qu’un tour : il tient sa vengeance !
Echoes
Yume de Mita Ano Ko no Tame ni, de son titre japonais est donc un manga de Kei Sanbe, prépublié depuis 2017 dans le Young Ace. A ce jour, 6 tomes sont parus aux éditions Kadokawa Shoten. En France, ce sont les éditions Ki-oon qui publient le manga avec 5 tomes de parus. Le tome 6 paraîtra le 18 février prochain.
Je revenais sur l’œuvre complète de Kei Sanbe ici
Un début un peu lent ?
Si j’avais été happée directement dans l’univers d’Erased, Echoes a mis plus de temps à me séduire. Le premier tome m’a laissée sur ma faim. Ce n’est qu’à la toute fin du second tome que mon attention a été intensément captée. Kei Sanbe avait mis la barre haute avec Erased, je pense que c’est cela qui a généré cette petite « déception » chez moi.
Les deux premiers tomes ne sont pas mauvais pour autant. Ils mettent en place l’histoire, posent les bases et de nombreuses questions. De nombreux éléments viennent épaissir le mystère original, mais niveau suspens, je dois dire que j’attendais du plus grandiose. Arrivée à la fin du tome 2, l’élément qui fait prendre un tournant à l’histoire, (dont le lecteur attendait confirmation de ses soupçons) surgit, et s’en suit alors une course-poursuite effrénée pour des réponses. Le rythme que j’attendais personnellement avec impatience ! Le récit riche et complexe était en marche ! Dès le 3ème troisième tome, Kei Sanbe frappe fort !
Temporalité et fantastique
Tout comme il m’avait été très difficile de parler de mon ressenti d’Erased sans spoiler, il en est de même pour Echoes. Kei Sanbe joue de nouveau avec la temporalité. On découvre petit à petit des morceaux du passé qui surgissent dans le présent. J’ai aimé ce découpage qui donne plus de suspens quant aux événements passés.
Concernant le fantastique, il n’apparaît que sous la forme particulière qui relie les jumeaux. Une petite touche intrigante dans ce monde sombre et violent.
Une patte graphique unique
Concernant les graphismes, je ne suis pas une grande fan du trait de Kei Sanbe. Ce n’est tout simplement pas le genre de dessins qui me séduisent. Ils n’en sont pas désagréables pour autant et le trait du mangaka est facilement reconnaissable. Cette patte unique implique donc que certains personnages ressemblent beaucoup aux personnages de ses autres mangas.
Petit bémol, dans le premier tome notamment, les yakuzas se ressemblent beaucoup et cela a donné un petit côté confus à ma lecture. J’ai pensé à tort qu’untel était untel et inversement.
Conclusion
Kei Sanbe a bien évolué depuis le manga par lequel je l’ai connu, l‘Ile de Hozuki, que j’avais trouvé assez moyen. Il est devenu un mangaka dont j’apprécie énormément le travail et ses histoires me tiennent en haleine. Je ne trouve pas son trait d’une beauté à couper le souffle, mais il ne dessert pas l’œuvre
Dans Echoes, Kei Sanbe nous plonge dans une ambiance sombre et lourde et nous entraîne dans un mystère qui va bien au-delà de la vengeance initiale.
© 2017 Kei Sanbe / KADOKAWA CORPORATION