Parmi mes oeuvres préférées, il y a Black Jack. Je vous présente donc ce titre du dieu du manga Osamu Tezuka pour le Calendrier de l’Avent !
Black Jack est un manga shōnen de Osamu Tezuka paru entre 1973 et 1983 dans le Weekly Shōnen Champion de Akita Shoten. L’édition originale compte 17 tomes et c’est en fait la série la plus longue du dieu du manga !
Chirurgien sans diplôme opérant dans la clandestinité, personnage ténébreux, génial et hors-la-loi, Black Jack passe sa vie à sauver celle des autres. Tezuka, lui-même médecin, s’exprime à travers son personnage. Chaque nouveau cas est, pour l’auteur, l’occasion de dévoiler un regard acéré, sans concessions sur la nature humaine… et pourtant profondément humaniste, malgré son apparente dureté. Chaque épisode de Black Jack est une fable noire et superbe sur la condition humaine.
En France, Black Jack fut partiellement publié par Glénat. Asuka assurera ensuite la publication complète du titre, avant que Kana n’édite une version Deluxe. Récemment, Isan Manga annonçait l’arrivée de la série à son catalogue.
Pourquoi lire Black Jack ?
Ce n’est pas la meilleure oeuvre du maître, il faut dire qu’il en a produit plus de 700, mais elle reste de qualité et c’est celle que je préfère.
Pour Black Jack lui-même !
Black Jack est un chirurgien de génie. Mais ce n’est pas un praticien comme les autres… C’est un médecin à gages. Il soigne les gens en échange de sommes faramineuses (on parle de millions d’euros), le tout dans l’illégalité la plus totale. C’est un personnage assez abject de prime abord, mais je peux vous assurer que vous l’apprécierez ! À la manière de Gregory House dans la série éponyme, c’est un personnage dont on aime la misanthropie et la mégalomanie.
Au fil des tomes, on découvre ce médecin pas comme les autres, ce qui l’a construit et on le voit évoluer. Il n’y a pas vraiment d’autre personnage, puisque le titre s’organise comme une succession d’histoires courtes, chacune abordant un cas, un patient. À part peut-être Pinoko, un personnage qui s’est ancré dans ma mémoire de manière indélébile.
Pour la médecine !
En parallèle de son métier de dessinateur, Osamu Tezuka a suivi des études de médecine. Et s’il y a bien une de ses oeuvres dans laquelle cela transparait, c’est Black Jack !
Dans le manga, ce sont tout un tas de cas médicaux assez rares que l’on découvre avec notre chirurgien. Et même si c’est souvent romancé et fantastique, tout est basé sur de vraies pathologies. C’est très documenté et c’est une lecture que j’ai trouvé très enrichissante personnellement.
On retrouve également de nombreuses thématiques très avant-gardistes : un médecin travaille-t-il pour soigner ses patients ou pour l’argent ? Quel est le prix d’une vie ? L’euthanasie devrait-elle être un droit ? Et bien évidemment, tout un tas de situations où la problématique relève de l’éthique. Il sera également question d’écologie, de technologie, de religion, d’amour des animaux…
Pour la tension !
Il y a quelque chose dans l’oeuvre qui nous pousse à en vouloir toujours plus. Peut-être est-ce cette angoisse générée par les différentes situations, d’apparence désespérée ? Ou simplement la curiosité de découvrir toujours plus d’affections rares ? Peut-être est-ce l’envie de voir jusqu’où notre médecin aux méthodes peu communes est capable d’aller ?
De certaines histoires, il se dégage une ambiance lourde, pesante qui rappelle le répertoire de l’horreur. Osamu Tezuka a toujours su nous prendre aux tripes, nous faire ressentir des émotions fortes et vives. Cette oeuvre ci ne fait pas exception. Je dirai même que c’est celle qui m’a le plus retourné.
Pour le dessin ?!
Visuellement, le manga a vieilli, c’est un fait. Et il sera peut-être difficile pour certains de passer outre. Mais personnellement, j’ai apprécié les compositions, les jeux de lumière ou encore l’expressivité du trait. Et s’il y a un point qui m’a bluffé, c’est la précision chirurgicale (oui) des scènes d’opérations.
En bref… Lisez Black Jack.
La fin de l’histoire en déroutera plus d’un, tant elle ne sort par de l’ordinaire par rapport aux autres histoires. Ce n’est finalement qu’un patient de plus. Néanmoins, c’est une oeuvre riche par son concept, et ses idées. Et puis c’est ça aussi Black Jack… Le médecin de l’impossible, à jamais intemporel.