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The Suicide Squad, la bonne surprise de cet été ?

Après un « premier » volet paru en 2016 sous la direction de David Ayer, les studios Warner DC tentent l’opération Task Force X avec James Gunn. Alors, est-ce que cette fois-ci The Suicide Squad réussit à remplir sa mission ou ne fait qu’envoyer à une mort certaine ?

On prend les mêmes et on recommence? Vraiment ?

Ahlala, Suicide Squad 2016. Comment ne pas oublier cette fatale déception? Premier projet a avoir subi le courroux de Warner DC suite aux mauvaises critiques de Batman vs Superman de Zack Snyder. Le pauvre David Ayer, qui à la base, devait nous proposer un film sombre, a vu sa création virer aux Gardien de la Galaxie version Aliexpress. Dur dur… Quand une oeuvre se voit changer de ton et de direction en pleine production, ce n’est jamais bon signe.

The Suicide Squad 2 : des personnages principaux pourraient mourir
Suicide Squad 2016 by David Ayer

En parlant de Gardien de la Galaxie, c’est justement son réalisateur, James Gunn, qui récupère le flambeau de The Suicide Squad. Le bougre s’était fait « virer » de Disney Marvel pour des propos polémiques sur les réseaux sociaux. Voyant cette opportunité, Warner DC sauta sur Gunn pour réunir de nouveau cette bande de joyeux vilains. Pour le coup, on sent que les studios ont donné caaaaarte blanche à Gunn. « Tu veux faire un film Rated-R assez violent? Mais bien-sûr frérot ! Tu veux sortir des vilains inconnus et certains du premier volet ? Mais bien-sûr frangin ! Tu veux un Coca Zéro avec un citron? Je te prépare ça de suite amigo ! »

Car oui, on sent que dans ce film, James Gunn a pu faire très certainement tout se qu’il voulait. Violence, nudité, paroles crues, blagues sous la ceinture, etc. Il a même dissimulé quelques piques à l’encontre de ses collègues réalisateurs super-héroïques. Un véritable défouloir pour le réalisateur américain. Pour le coup, ça fonctionne à merveille dans The Suicide Squad. Oubliez la noirceur d’Ayer et plongez dans la folie de Gunn.

The Suicide Squad, aka l’Agence tous Risques vraiment tout risques

Maintenant que le décor est posé, faisons un rapide tour des troupes. On va plutôt s’attarder sur les personnages les plus importants, sans spoiler, vous vous doutez que certains sont juste là pour troller. Car oui, The Suicide Squad fait bien plus office de parodie de Super-héros comme Deadpool (une grosse inspi de Gunn sur ce film d’ailleurs).

Warner Bros Rilis Sinopsis Suicide Squad James Gunn - Dafunda.com
Le casting au grand complet

Parmi les vétérans, on retrouve donc Harley Quinn (Margot Robbie) et Captain Boomerang (Jai Courtney). Rick Flag (Joel Kinnaman) ainsi qu’Amanda Waller (Viola Davis) sont bien sûr toujours présents pour chapeauter cette bande de fou. Contrairement au film de David Ayer, la lumière est beaucoup moins mise sur Harley Quinn. Attention, le personnage détient des scènes très classes (mention spéciale à la scène avec les fleurs vers la fin du film) et fait pas mal évoluer l’intrigue. Mais elle reste beaucoup moins mise en avant, et ce n’est pas plus mal (on a eu Birds of Prey, c’est bon).

Du côté des nouveaux, nous avons Bloodsport (Idris Elba), PeaceMaker (John Cena), Ratcatcher (Daniela Melchior) ou encore Polkadot Man (David Dastmalchian) et King Shark (le plus puissant du groupe). Les nouveaux sont très bien intégrés à l’histoire et on se retrouve assez vite à tous les apprécier. D’ailleurs, la rivalité entre Bloodsport et PeaceMaker est bien maîtrisée et mène toujours à des situations cocasses. On se retrouve finalement avec un groupe plus nombreux que le volet d’Ayer et étrangement plus homogène et mieux maîtrisé. Dans le film d’Ayer, c’était Harley Quinn et Deadshot. Ici, non, c’est vraiment la Suicide Squad.

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De gauche à droite: PolkaDot Man, PeaceMaker, Bloodsport et Ratcatcher

Des méchants pas vraiment méchants

L’unique critique que j’aurais par rapport au casting de James Gunn, c’est que sa vision du Suicide Squad ne fait pas « peur ». Ils sont censés être des dangereux criminels ayant fait des crimes de dingues, mais ça ne se sent absolument pas. Le crime de Ratcatcher c’est d’avoir volé des bijoux avec ses rats… Ah ouais t’es trop dangereuse… Bloodsport et PeaceMaker sont à Belle Reve (la fameuse prison), mais…on ne sait pas pourquoi. « Il a tiré sur Superman et l’a mis à l’hosto ». Ok, mais pourquoi? Les membres de cet escadron ne font absolument pas méchant. On dirait juste des héros ratés et non des super vilains.

Au moins, David Ayer avait réussi à donner ce côté « peu fréquentable » à son équipe. La « noirceur » du film y contribuait également, il faut le dire. On se souvient de la scène où Harley brise une vitre pour voler un sac en disant « on est des méchants, c’est ce qu’on fait ». Ça pouvait paraître forcé, mais cela pointait ce côté peu recommandable de la troupe. Là dans le film de Gunn, je ne les verrais même pas voler une pomme. Certes, ils tuent sans hésiter, mais ça s’arrête là. Par exemple, je verrais très mal Bloodsport tirer dans la foule pour atteindre une cible. La scène de fin le prouve justement.

Concernant le « méchant » du film d’ailleurs, Starro le conquérant. C’est vrai qu’il fait très kitsch. Mais en soi, il est dans la digne ligne scénaristique du film. Un méchant WTF pour un film WTF hein. On a quand même le sentiment que ça manque de véritable héros pour l’arrêter, m’enfin…

Paternité et liberté au centre des discussions

Comme toute bonne oeuvre, The Suicide Squad vient nous apporter un message. Ici, James Gunn nous parle paternité. Et oui, je ne m’attendais pas à voir ce sujet dans une oeuvre super-héroique. Et pourtant, haha. En soi, c’est plutôt bien fait de la part du réalisateur. Nous avons 3 axes de paternité. Celui de Bloodsport par rapport à sa fille, Ratcacher avec son père et enfin, du père de Bloodsport.

Le réalisateur nous montre combien l’amour paternel est très important au développement de chacun. Ayant eu une enfance tumultueuse avec son géniteur, Bloodsport ne sait pas vraiment comment s’y prendre avec sa fille. Surtout qu’il ne l’avait pas vraiment voulue ou qu’il n’était tout simplement pas prêt. Résultat, une relation exécrable avec celle-ci. Ce manque d’amour paternel est également marqué par sa méfiance et son côté peu socialisant.

De l’autre côté, nous avons Ratcatcher qui a été élevée par son père avec tout l’amour qu’un père peut donner à sa fille. Ça se voit de suite, Ratcatcher est le personnage le puis sociable du groupe et la première à donner sa confiance à King Shark. Elle est également celle qui parle le plus de « bonne action et de bon coeur ».

Le second message de James Gunn est concernant la liberté. Celui-ci est bien plus dissimulé. On le repère plutôt par rapport aux oiseaux qui entourent le film. Nos « héros » sont des oiseaux en cage après tout? Durant tout le film, James Gunn nous glisse ces archosauriens un peu partout. Dès le début, dans la chambre du président, etc… Au début, ils se font systématiquement tuer, et à la fin, arrivent enfin à s’envoler. Un grand poète et romantique ce Gunn.

The Suicide Squad - film 2021 - AlloCiné

The Suicide Squad rentre dans les meilleurs adaptations de comics DC

Hype, pas hype. Ce projet a pas mal souffert au niveau de sa communication. Pour le coup, plutôt à tort étant donné que le film est très bon. Et oui, James Gunn chez Warner DC remplit à merveille ses fonctions et s’est éclaté à faire ce film et ça se sent. Si vous avez aimé les Deadpools, à coup sûr vous allez apprécier Suicide Squad.

Avec son humour salace, des scènes d’actions bien rythmées et dosées, ainsi que des personnages intéressants, The Suicide Squad est une très bonne surprise pour cet été. Peut-être de quoi réconcilier le public avec les productions Warner DC? En soi, Joker de Todd Philips avait déjà commencé dans cette direction.

Serait-ce la bonne voie pour Warner DC? Proposer des films significativement différents grâce à des réalisateurs aux visions éloignées? Et ainsi complètement se distinguer de Disney Marvel et ses films peut-être trop conventionnel? Le box-office nous donnera une première indication, même si avec cette ère Covid-chan, celui-ci ne signifie plus grand chose…

Amoureux d’oeuvres super-héroïques, vous serez comblés avec ce nouveau film de James Gunn. Pour ceux qui cherchent un bon divertissement, vous serez également servis. La Task Force X a réussi sa mission avec brio.