Ce lundi, les éditeurs Kodansha (SNK), Shueisha (Naruto, One Piece), Shogakukan (Detective Conan) et Kadokawa (Evangelion) ont annoncé qu’ils allaient poursuivre en justice la firme américaine, Cloudflare, pour violation de propriété intellectuelle. L’entreprise est accusée d’héberger des sites proposant des mangas piratés. Le porte-parole de la première maison d’édition a annoncé à l’AFP qu’ils porteront plainte auprès du tribunal de Tokyo cette semaine.
Un piratage massif depuis l’arrivée de la crise sanitaire
Selon une source proche du dossier, un des sites hébergés par Cloudflare distribuerait 4000 mangas de manière illégale et enregistrerait 300 millions de vues par mois. Face à l’augmentation de ces phénomènes, les éditeurs contre-attaquent. Les quatre plaignants comptent réclamer 400 millions de yens soit l’équivalent de 3,1 millions d’euros. Une somme qui peut vous paraître énorme, mais qui n’est rien à côté du manque à gagner de ces maisons d’édition suite aux piratages de masse.
Entre janvier et octobre 2021, ce sont 780 milliards de yens (6 milliards d’euros) qui leur passent sous le nez, selon les estimations d’ABJ (organisation de défense de leur propriété intellectuelle). En plus d’être une somme bien supérieure aux ventes légales de mangas au Japon, c’est aussi près de quatre fois plus que le manque à gagner estimé de l’année 2020.
“Tous les profits réalisés par ces sites pirates vont directement à leurs opérateurs illégaux, ne laissant rien aux librairies, aux éditeurs et aux auteurs de mangas qui consacrent leurs vies à créer ces œuvres”, a dénoncé le porte-parole de Kodansha à l’AFP. “Nous devons mettre un terme aux sites pirates afin de protéger la culture japonaise du manga”, a-t-il insisté.
Une vieille querelle remise sur la table
Mais ce n’est pas la première fois que la firme américaine est mise en cause dans une telle affaire. En août 2018, les sociétés d’édition s’étaient déjà rapprochées du tribunal de district de Tokyo. Le but : faire cesser Cloudflare de renvoyer ses internautes vers des sites de piratage. Entreprises nippones et américaine avaient conclu un accord en juin 2019, pour mettre un terme à cette activité.
Sollicitée par l’AFP, l’entreprise basée aux États-Unis ne s’est pas encore exprimée sur les accusations qui pèsent sur elle au Japon.