Après l’anime, je me lance dans la lecture de God of Highschool ! Voici mon avis sur le tome 1 du webcomic, disponible chez Kbooks
Je vous avais déjà parlé de l’oeuvre lorsque l’éditeur annonçait son arrivée dans le catalogue; il est temps de passer à sa lecture.
Que le tournoi commence!
Malgré les sorties de Solo Leveling et Noblesse, ce tome 1 de God of Highschool est le premier ouvrage des éditions Kbooks que j’ai l’occasion de lire. Et je dois dire que je suis agréablement surpris par la qualité de l’ouvrage.
Plus cher qu’un manga « standard », on est aux alentours de 15€, ce premier tome offre une expérience radicalement différente.
- Déjà, un sens de lecture occidental (de gauche à droite).
- Pas de jaquette amovible mais une couverture souple avec des rabats.
- Un format plus grand également, on est sur du A5 (14 x 21cm).
- Spécificité des webcomics coréens, l’ouvrage est tout en couleur (qui sont par ailleurs très belles).
- Le papier est épais, il n’y a aucune transparence et il n’est pas trop brillant non plus.
- 240 pages, c’est plus que la moyenne pour les manga « standards » (environ 200)
En ce qui me concerne, le prix est donc pleinement justifié!
Jin Mori, 17 ans, est invité à un tournoi d’arts martiaux appelé « The God Of High School ». L’événement organisé par une mystérieuse organisation réunit des participants de toute la Corée du Sud, utilisant le pouvoir des dieux, afin de choisir 3 représentants pour le tournoi mondial. En récompense, le gagnant verra le voeu de son choix se réaliser. Des équipes et alliances vont alors se former…
Petit plus de l’édition que nous propose Kbooks; la couverture a été spécialement réalisée par Yong-Je Park pour l’occasion. Et quand on voit le résultat, c’était une excellente idée! Bravo à Kbooks pour nous proposer cette qualité d’édition!
Qui sera le God of Highschool ?
Le God of Highschool est un tournoi d’arts martiaux qui promet à celui qui le remporte d’exaucer n’importe quel voeu. Jusque là, il n’y a rien d’original mais pourquoi pas. C’est un concept qui reste efficace après tout. C’est entraînant, et surtout cela permet de mettre en scène tout un tas de combat assez rapidement. Ne cherchez pas d’intrigue pour l’instant; à part quelques pages qui suscitent notre curiosité en début de volume, il n’y a rien qui pousse à la réflexion ou à la recherche.
Le rythme du récit est rapide ; l’auteur cherche à aller droit au but: c’est du divertissement pur, du grand spectacle. Ce pourrait être une bonne chose s’il n’essayait pas, en même temps, de creuser chacun des personnages !
Il y a un équilibre à trouver, des choix à faire. Soit on se consacre au fun et à la bagarre et à ce moment là, on pose rapidement les bases et il n’y a pas besoin de tout détailler – on vise le divertissement du lecteur. Soit on veut raconter une histoire au lecteur, et alors là, il faut prendre le temps nécessaire de la construire et adopter un rythme plus lent pour embarquer le lecteur.
Là c’est un mélange des deux. On ne sait pas quelle posture de lecture adopter et on finit par s’y perdre. Une seule solution… Ne pas se prendre la tête et se laisser porter.
Scénario : 3/5
Afin de recruter les participants du God of Highschool, de mystérieux personnages en costumes sont envoyés à leur recontre. Ainsi, ils abordent successivement Jin Mo-ri, Han Dae-Wi et Yu Mi-Ra pour leur « demander » de participer. En réalité ils sont forcés; ils ont été sélectionnés.
La façon d’introduire les personnages m’a rappelé les sitcom, il ne manquait plus que le générique bien catchy et j’y étais. C’est pleinement en accord avec le côté humoristique de ce premier tome (un aspect assez discret dans l’anime en comparaison). Mais quand même… J’aurais aimé un peu plus de subtilité quoi.
Cependant, je reconnais que Yong-je Park sait y faire lorsqu’il s’agit de rendre ses personnages attachants. Il prend le temps de donner à chacun un caractère, une histoire. Il pose quelques détails, des failles qui font que le personnage attire notre empathie. Mais il le fait aussi bien pour les personnages secondaires, qui n’apparaissent que manière fugace; que pour les personnages principaux.
Là encore, on ressent ce dilemme. Aller droit au but, montrer plein de personnages et les faire s’affronter pour divertir ? Ou proposer quelque chose de plus construit pour faire potasser un peu le lecteur ? L’auteur tâtonne sans trouver l’alchimie malheureusement.
Personnages : 3/5
En ce qui concerne les visuels, ce premier tome de God of Highschool m’a déçu. Le dessin est approximatif dans l’anatomie, comme dans les proportions. Et le fait que l’on passe d’un trait sérieux à un trait cartoonesque subitement lors des situations comiques n’aide pas. Le trait apparaît donc très amateur pour ce tome 1.
Un amateurisme qui se ressent aussi dans la construction des planches. Certes, l’adaptation en format papier implique de nouvelles contraintes; mais même sans cela la lecture est parfois compliquée. Le découpage des planches et l’agencement des cases sont aléatoires. Cela ne suit que très moyennement l’action présentée. Par ailleurs, il n’y a que très peu de transitions entre les chapitres; on passe du coq à l’âne de la même manière qu’avec le dessin.
Pour ce qui est du « posing » des personnages, c’est à dire les poses que vont prendre les personnages; il y a de belles fulgurances; j’attends maintenant plus de constance.
J’aurais voulu parler des arrières-plans et des décors mais… Ils sont quasiment systématiquement absents. Hormis un ring et des tribunes… C’est pauvre visuellement. Heureusement qu’au delà de ça, l’auteur propose des designs sympathiques; mais ce n’est qu’une maigre compensation.
Même la colorisation ne permet pas de rattraper les choses. Les couleurs sont globalement chaudes, donnant souvent un aspect un peu criard. Et les ombrages ne sont constitués que d’aplats « simples ». Une chose est sûre… L’auteur ne peut que s’améliorer !
Visuels : 2/5
Cependant tout n’est pas à jeter dans God of Highschool. Dans les premières pages, on apprend que Jin Mo-ri pratique le taekwondo mais on ne découvre vraiment sa maîtrise que dans la seconde moitié du tome 1. Et c’est finalement à partir du moment où Yong-je Park parvient à lancer son tournoi qu’on ressent le potentiel de l’oeuvre.
Avec tous les participants qu’il a convoqué, l’auteur nous présente une diversité d’arts martiaux impressionnante: le jiu-jitsu brésilien, le judo, la boxe, le karaté, le taekwondo ITF, le taekwondo WTF, le tai chi chuan ou encore le style moon light sword. Et même si l’auteur reconnaît qu’il prend des libertés, on sent une certaine documentation ainsi qu’une inventivité plaisante. Visuellement, le découpage reste un peu gentillet mais c’est prometteur!
D’ailleurs, avec tout le temps passé sur les histoires des participants, ce sont autant de combats intéressants dans leurs chorégraphies que dans leurs enjeux. La tension dramatique est maîtrisée; et elle génère des moments vraiment percutants, déstabilisant ou badass comme il faut.
Le dernier combat qu’on nous donne à voir est probablement ce qu’il y a à retenir de ce tome. La force de l’oeuvre, ce sont donc ses bagarres décomplexées. Ça tabasse fort, de diverses manières; et c’est ça qu’on aime. God of Highschool DOIT être du kiff à l’état pur, du divertissement total.
Action: 4/5
God of Highschool, dieu des bacs à sable ?
Pour être franc, ce tome 1 m’a déçu. Pas du côté de l’édition, qui est magnifique, mais pour son contenu.
L’auteur pose des bribes d’intrigues trop subtiles pour être compréhensibles (je les ai comprises uniquement parce que j’ai vu l’anime). Finalement, ce tome se résume à la présentation des personnages et aux premiers combats.
Le rythme est rapide, comme si l’auteur voulait arriver le plus vite possible aux combats mais paradoxalement il prend le temps de donner une histoire aux personnages (parfois de manière peu pertinente). Dans la première partie du tome 1, il parvient difficilement à trouver un équilibre entre l’action et le récit ce qui laisse une impression d’amateurisme.
Impression qui se retrouve aussi dans le dessin. Les proportions et l’anatomie ne sont pas toujours respectées, le découpage des planches est assez aléatoire, la colorisation est très criarde, les arrières plans sont bien souvent absents. Il n’y a que dans les designs qu’on a quelque chose d’assez abouti.
Mais alors, c’est à lire ou pas ? Oui.
En tout cas, la fin du tome donne envie d’en avoir plus car elle présente la force de GoH : la baston. On a une ribambelle de personnages et autant d’arts martiaux. Les confrontations opposent ainsi des styles de combats différents dans des chorégraphies tout aussi variées. Et même si le découpage est un peu poussif, c’est assez percutant et on imagine bien l’intensité des scènes.
God of Highschool est une histoire qui doit être racontée et lue sans prise de tête ni fioritures : de la castagne et des grosses techniques dont on crie le nom quand on les utilise. Il y a des progrès à faire, des repères à trouver, mais la base est prometteuse ! La suite ne peut qu’être meilleure.