Sorti dans nos salles mercredi dernier, Black Panther Wakanda Forever de Ryan Coogler signe la suite de la Panthère Noire mais sans le regretté Chadwick Boseman. Le film trouve t-il tout de même son chemin sans son acteur fétiche ?
Chadwick Boseman Forever
Dès que le film se lance, on comprend immédiatement que ce second opus de Black Panther sera un hommage à l’acteur américain, Chadwick Boseman. L’acteur est décédé à la fin Août 2020 des suites d’un cancer, laissant des millions de fans dans la tristesse. Avec cette immense perte, le réalisateur Ryan Coogler a dû retravailler son film et composer d’une toute nouvelle manière son scénario. Ici, pas d’images de synthèses ou d’acteurs ressemblant à Chadwick pour assurer la relève, non, la mort de l’acteur a été intégrée à l’univers du film.
On retrouve donc un Wakanda affaibli, sans son roi et ni protecteur. La Panthère Noire est morte et tout le peuple wakandais est en deuil. Le deuil est justement une thématique majeure du film. Comment se comporter face à celui-ci ? Agir comme si de rien n’était ? Ou plutôt surmonter cette épreuve en faisant plus que d’habitude ? Ou encore l’accepter et se tourner vers l’avenir ? Une thématique assez nouvelle dans l’univers plutôt coloré du Marvel Cinematic Universe.
Chaque personnage aborde donc cette thématique à sa façon et ce sont bien évidemment la Reine Ramonda et la princesse Shuri que nous suivons majoritairement dans ce parcours. Je tiens à souligner que les deux actrices, Angela Bassett et Letitia Wright nous offrent une sacrée performance.
Talokan, l’autre pays du Vibranium dans Black Panther Wakanda Forever
Comme dans le premier opus, le Vibranium est au centre de tous les regards. Surtout qu’un nouveau « gisement » est découvert et attire assurément toutes les grandes puissances. On découvre ainsi qu’il n’y a pas que le Wakanda qui dispose du Vibranium mais également la cité aquatique de Talokan où règne le terrible Namor. C’est peut-être là que les puristes de comics sont montés dans les tours… En effet dans les œuvres originales, il n’y a pas de Talokan. La cité de Namor se nomme Atlantis. De plus, le peuple de Namor n’a également rien à voir avec le vibranium.
Autre modification : les origines de Namor. Pour le coup, je ne trouve pas que ça soit une mauvaise idée d’avoir « réinventé » l’origin story du roi de Talokan en l’ayant rapproché de la mythologie méso-américaine. Le personnage et son peuple tirent ainsi leurs traits des cultures précolombiennes, disons même maya. S’ils avaient adapté Namor comme dans le comics, la confusion avec Aquaman aurait été assez importante. Déjà qu’avec Avatar 2 il y en a qui vont voir flou (encore des hommes bleus dans un monde aquatique), si on peut différencier au maximum les œuvres, on n’est pas contre.
Outre cet aspect origin story remanié, est-ce que Talokan a fière allure devant le Wakanda ? Alors pour le coup, j’ai la même critique que pour le premier opus de Black Panther. Ryan Coogler est extrêmement mauvais pour présenter la puissance d’une nation. Dans le 1, le Wakanda était résumé à une cité pseudo futuriste avec des ruelles traditionnelles africaines. Là, pour Talokan, baahhh une sorte de grand fourre-tout aquatique. Justement, quand on voit la fameuse cité sous-marine puis les menaces de Namor, on a beaucoup de mal à y croire…
La phase 4…enfin terminée
Avec Black Panther Wakanda Forever, la médiocre phase 4 du MCU s’est enfin achevée. Même si, en vérité, on ne comprend pas vraiment pourquoi c’est avec ce film qu’elle se clôture. En effet, Black Panther a tout d’un stand alone tellement il s’affranchit complètement de l’univers Marvel. Hormis quelques références par-ci par-là, et encore, Black Panther ne contribue en rien à l’avancement de cette phase « cosmique ». Là où Dr Strange 2 ou Thor 4 la faisaient timidement avancer, Wakanda Forever ne glisse absolument rien dans ces histoires d’univers partagés ou autre. Ok, il introduit Namor et les Talokanils ainsi qu’un élément dans l’univers de BP mais c’est vraiment peu. La phase 4 au cinéma a démarré avec Black Widow (sans trop comprendre pourquoi) et se termine avec Black Panther, beaucoup de Black dis donc.
Black Panther Wakanda Forever, un film touchant, mais assez incomplet
Le long-métrage de Ryan Coogler surfe sur deux thématiques. Le deuil comme dit plus haut mais également la vengeance. Thématique que l’on avait justement vu dans Captain America Civil War et qui était également la première apparition du héros du Wakanda. Est-ce une référence de Monsieur Coogler ? Comme pour nous dire que la boucle est bouclée avec Chadwick Boseman ?
Maintenant on peut le dire sans se faire attaquer de spoil vu que Disney Marvel a révélé un nouveau poster (un peu façon DC Warner), Shuri est la nouvelle Black Panther. Cependant, elle le devient un peu malgré elle, de la même manière que le film qui a quand même dû se faire malgré la perte de Boseman. On ne va pas se le cacher, on sent une sorte de rafistolage d’urgence pour que le film sorte en temps voulu. Néanmoins, je ne sais pas si c’est vraiment une question de temps qui a mis à mal certains points du scénario ou tout simplement une perte qui n’a jamais pu être comblée.
C’est notamment dans sa fin que le film perd tout son équilibre. Déjà que celui-ci était fragile, pas aidé par un rythme relativement lent, les 30 dernières minutes nous laissent un goût amer en bouche. Comme si tout avait été rushé pour tenter de faire une bataille finale digne de ce nom qui finalement se loupe lourdement dû à une conclusion peu convaincante.
La suite de Black Panther est assez floue, ensuite, la Maison des Idées a un nombre incalculable de projets sur le feu. Donc je pense qu’on peut patienter bien longtemps avant de réentendre parler de la Panthère Noire.
Le MCU va démarrer sa phase 5 au cinéma avec Ant-Man 3 dès le 17 Février 2023. On devrait enfin avancer dans cette ère cosmique multi-temporelle et voir le fameux Kang en action.